La gouvernante comme la maîtresse des lieux ne recevait pas beaucoup de compagnie. La première car elle lui était proscrite, et la seconde, car elle détestait recevoir dans sa demeure des gens. La plupart du temps, miss Anokturus restait donc aux côtés de la jeune femme sans rien dire, les mains liés posés contre son tablier blanc, attendant la prochaine complainte ou demande sa la vieille femme, qu’elle accomplirait dans l’instant suivant. Aussi longtemps qu’elle se souvenait, elle avait toujours habité en ces lieux, entre ces murs, depuis son enfance. Elevée comme une gouvernante par des gouvernantes. Sa vie n’était pas décidée de sa propre initiative. Jamais elle ne l’avais remise en question. Elle jamais elle ne se posait la question. Son esprit droit et docile seyant à merveille avec son poste n’avait rien trouvé d’anormal à cela.

Le lendemain matin, alors que le soleil levant annonçait une aube des plus radieuses parmi la blancheur des bâtiments de la capitale qui reflétaient ce soleil brillant d’un éclat vif et magnifient, Lady Ecleasia était déjà en route dans sa voiture qui la conduisait non pas au salon, de part cette heure si hâtée, mais dans une toute autre demeure. Une petite maisonnette se trouvant au carrefour du quartier marchant, fréquenté jours et nuits pour ses marchés et ses échoppes des plus attrayantes. Donnant l’ordre de s’arrêter, elle descendit de la voiture pour toquer a la porte. Frappant avec l’anneau de fer qui tapa contre le bois de la porte, elle n’obtint aucune réponse pendant plusieurs minutes. Son visage caché du soleil sous un grand chapeau blanc orné d’un ruban bleu, elle réitéra sa demande, sans plus de réponse. Ouvrant la porte de sa propre initiative, elle pressa son bras contre la poignée de fer, ouvrant la porte qui laissa voir un petit vestibule orné d’un simple tapis marron et vert sur le sol, ou étaient posées une paire de bottes qu’elle reconnut. Elle regarda alors autour d’elle, voyant face au petit hall un escalier de bois étroit, avec une salle sur sa droite, qu’elle supposa être la cuisine au rez-de-chaussée. Elle regarda de haut en bas les escaliers, un panier en osier entre ses mains.

- Il y a quelqu’un ? Sir Skyfor, êtes-vous la ?

N’obtenant pas de réponses comme à l’entrée, elle se fit violence et décida de monter d’elle-même les escaliers de bois, lentement et avec une prudence certaine dans ses pas. Sa robe bleu bougeait peu tant ses jambes se mouvaient lentement et doucement. Arrivant à l’étage, l’escalier continuait encore à monter, et elle arriva directement dans un salon ou quelques étagères emplies de livres étaient disposés. Une grande table rectangulaire était disposé devant une cheminée éteinte, la braise encore chaude, et deux fauteuils étaient posés non loin des livres. Deux fenêtres de petite taille disposés d’un bout à l‘autre de la pièce fournissaient a la pièce une lumière réduite mais qui donnait un aspect calfeutré et intime a cet étage. Quelques bouteilles vides étaient posées, parfois à l’horizontale non loin des fauteuils.
Elle continua à gravir les marches, ne voyant pas l’objet de sa convoitise. Arrivant au dernier étage, les marches cessant de monter finalement, elle arriva dans un vestibule comparable a celui du rez-de-chaussée mais où était disposé sur le coté de deux portes, l’une pleinement ouverte, et une autre a peine fermée, encore entrouverte. La première était celle qui était entrouverte.

- Sir Skyfor… ?

Elle s’approcha alors de la première, lâchant son panier de sa main droite en le gardant sur sa gauche, pour saisir la poignée et pousser la porte. La chose faite, elle se plaça sur l’encadrement de l’entrée, et vit alors, allongé dans un lit aux draps défaits et tombant de toute part, couvrant quelques livres posés au sol, l’objet de sa convoitise. A la vue de cet homme dormant de manière peu avenante mais en quoi elle trouvait un certain charme, elle s’approcha alors. Elle posa le panier qu’elle avait avec elle sur le meuble le plus proche d’elle et s’assis ensuite sur le bord du lit, les mains reposées sur ses jambes fléchis. Un certain sourire prit part sur son visage. Ses lèvres se courbèrent pour traduire une expression a laquelle elle était interdite devant tout le monde. Mais ici, seule, devant cet homme, elle levait ce voile qu’elle avait dû mettre en quelques jours pour masquer certains de ses choses qui ne se disaient qu’a une confidente. Elle demeura ici, a le contempler, regardant son visage endormis, ses yeux fermés, ses paupières parfois tremblantes, signe d’un sommeil agité par quelques songes. Finalement, elle s’approcha alors un peu plus du haut du lit, et, ramenant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle se pencha vers son visage, fermant peu à peu les yeux.

- Lady Ecleasia… ?

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