Répondit alors une voie grave et basse qui se dégagea du groupe, se scindant en deux pour laisser passer l’homme qui venait de parler ainsi. De grande taille comme la barbe qu’il avait, il s’avança alors juste devant le portail, les mains sur la taille, l’une serrant le manche de sa longue et large épée bâtarde. Affublé de hautes bottes et d’un manteau gris, il portait des gantelets et une cuirasse de métal sur lui, armure ne se faisant presque plus ou que peu a cette époque.

- Qui êtes-vous pour oser proférer de telles menaces, vil pharisien !

- Calme-toi vieil homme. Je pourrais te tuer par accident. Si vous ne me connaissez pas, alors vous ne connaissez pas la guerre. Je suis le seigneur Risitien Shinken. Toute la guerre connait mon nom, pauvres manants. Comment un capitaine de l’empire peut ne pas connaitre ce nom.

- Tout comme je ne connaissais pas votre lâcheté en venant ici avec toute votre armée.

- Je n’ai amené que quelques hommes, mon armée est bien plus grande que cela ! Nous avons gagné cette guerre, mes forces sont encore intactes face a votre pitoyable salon !

- Nous avons l’aval de l’empire pour le faire. Ma présence en est la preuve. Attaquez le a nouveau, et vous déclarez la guerre a l’empire !

- Votre empire est corrompu depuis longtemps, « capitaine » ! C’est lui qui me permet d’exercer pleinement mon autorité ! Je vous pourfendrais dès ce soir ! Tous, un par un, dans vos maison ! Je consumerais dans l’œuf cet embryon Otaku et annihilerait votre idéologie décadente de ces régions ! Retenez bien mon nom, manants !
A cela il repartit avec son groupe, toujours en laissant le Capitaine Onykan et le seigneur DeLesquen couverts de railleries et d’insultes en tous genres. Ils se firent alors rejoindre quelques instants plus tard par le reste du salon.

- Que voulaient-ils capitaine ?

- Rien de bon. Je dois rentrer au campement, prévenir ma garnison. Nous courrons un danger.

- Mais enfin !

- Rentrez toutes chez vous. Ne sortez pas de vos demeures. Je vais envoyez des soldats pour vous assurer votre protection !

Dit-il en partant à la hâte, montant sur son cheval qu’il avait laissé non loin. Passant à vive allure dans la rue, les sabots de sa monture couvrirent les pas presque inaudibles d’une personne encapuchonnée qui avait alors tout écouté, repartant à nouveau dans une direction qu’elle avait désormais l’habitude de prendre. Il marcha quelques pages à pied, arrivant jusqu’à la grande périphérie de ces contrées ou les demeures se faisaient rares. Seul quelques fermes étaient présentes, avec autour d’elle de grandes étendues de champs, donnant au paysage ces couleurs en damier vues du ciel. Elle marcha alors quelques lieux supplémentaires jusqu’à arriver à un immense pigeonnier qui se tenait au carrefour d’un chemin de terre, bordé de champs de maïs. Ici, au bas de la grande tour qui accueillait tous les volatils que cette silhouette entendait avec aise, elle siffla quelques notes bien précises qui firent arriver un oiseau précis. Elle le prit alors dans ses mains et lui enroula autour de la patte un message qu’elle avait écrit sur la route. Après quoi elle lança dans les cieux l’oiseau qui partit, battant de l’aile pour prendre de l’altitude en s’en aller au loin. Il arriva alors a nouveau dans cette ville entourée de remparts hauts comme des géants, et se posa la encore dans ce jardin spécifique, sous le grand arbre de cette propriété.

Le soir venu, après cette journée quelque peu mouvementé, Lady Ecleasia revint en la demeure de Sir Skyfor, un autre panier entre les mains. Cette fois ci, elle toqua a la porte et l’ouvrit dans l’instant, n’attendant pas de réponse quelconque. Elle semblait avoir toqué simplement pour notifier de sa présence. Montant les marches de l’escalier de bois, elle arriva dans le petit salon bibliothèque qu’elle balaya du regard, y voyant alors l’objet de sa convoitise, cessant dans la seconde son ascension. Sa convoitise la repéra alors également et lui adressa un sourire chaleureux.

- Vous revoilà.

- Me revoilà, oui…oh, je vous ai apporté quelques autres victuailles…vous n’êtes pas sorti j’espère ?

- Comme vous me l’aviez ordonné ma dame.

- Bon. Vous n’avez pas encore mangé ?

- Pas encore.

- Puis-je vous tenir compagnie en ce cas ?

- Je ne refuse pas une si charmante compagnie.

La jeune femme le rejoint alors sur le fauteuil voisin, s’apprêtant a passer la soirée avec lui, et qui sait, si ce n’était plus. Une nuit qui s’annonçait également mouvementé pour d’autres personnes occupées a affuter leurs épées et charger de poudre leur pistolets et mousquets non loin de la demeure de Lady Cora. Les lumières des fenêtres étaient éteintes, et aucun signe de vie n’était visible. Tel des rats se faufilant sans bruit sous l’herbe, une dizaine d’homme arrivèrent près de la propriété de la femme, armés d’armes et de mauvaises intentions. Ces hommes étaient ceux qui étaient venus plus tôt dans la journée, mais peut être de leur propre chef cette fois ci. Ce fameux Shinekn n’était pas avec eux et leurs yeux et visages assoiffés témoignait d’un cruel manque d’organisation. Ce manque se fit ressentir quand tour à tour, ils se tournèrent vers ces bruits de pas arrivant vers eux depuis la rue. Sortant de l’ombre que la nuit laissait planer sur toute la ville, a la lumière d’un chandelier disposé sur le mur de la propriété de la femme, une autre femme encapuchonnée de haut en bas dans un long manteau noir arriva de côté, puis face à eux, les hommes se tournant vers elle. Ils sortirent alors leurs épées pour ceux qui ne l’avaient pas encore fait, les pointant vers cette silhouette.

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