Taihai No Gyokuza

- Ah, miss Anokturus..vous n’avez pas l’air d’aller bien ?
Demanda la comtesse, une tasse de thé en main.

- Ah, juste un léger mal de tête, je me sens un peu réchauffée, mais rien de grave, rassurez-vous. Je vais préparer une collation.

Répondit elle en repartant sur ses pas pour se diriger dans la cuisine de l’autre côté du hall. Se dirigeant vers le plan de travail, elle sortit de sa grande poche de tablier un petit ballot de feuilles séchées, qu’elle allait exploiter pour le thé d’aujourd’hui. Et alors qu’elle se mettait au travail, la porte de l’entrée s’ouvrit d’elle-même, poussé par la personne arrivant de l’extérieur. C’est monsieur Kobayashi, discret jeune homme présent depuis le premier jour, mais qui s’était fait quelque peu oublier ces derniers temps. Comme pour annoncer un retour marquant sa présence, il réapparut accompagner cette fois ci. Une jeune fille, un peux plus jeune que lui, encore dans la fleur de l’âge, se tenait derrière lui, les mains liés, le dos droit, la robe sans plis et propre. Elle était armé de cheveux blonds raides, et d’un regard bleu pétillant, quelques peu ternis par ces sourcils froncés, comme appréhensifs.

Et elle avait de quoi l’être, face au regard inquisiteur du seigneur DeLesquen qui la dévisageait a peine rentrée dans le hall, sa robe et son visage visible en partie depuis le petit salon, et le fauteuil ou l’homme était assis. Ce fut ainsi le premier à prendre la parole quand monsieur Kobayashi l’amena dans le petit salon, l’assemblée maintenant complète.

- Comme si nous n’avions pas assez de jeunesse, vous nous amenez encore une jeune fillette mon ami.

- Il faut bien ajuster la moyenne d’âge mon ami.

Répondit sur un ton moqueur mais humble la comtesse qui ne perdait pas son mordant et son humour. La jeune fille s’avança alors, tirant une révérence avant de relever le visage.

- Mes respects. Je suis Mashiro Shiina, fille de Lady Aguro Shiina.

- Shiina…vous dites ? Je n’ai jamais entendu ce nom.

- Ah, cela est on ne peut plus normal. Ma famille est originaire de la cité état de Yudanel.

- Yudanel dites-vous ? Ou cela est-ce ?

Demanda alors le capitaine Onykan, curieux d’entendre ce nom. Pourtant il ne sonnait pas complètement étranger à ses oreilles. Ni pour le reste du salon d’ailleurs.

- Rappelez-vous très cher, c’est cette petite cité état indépendante et autonome qui s’était établi il a plusieurs années de cela à l’Ouest de l’Empire. Je crois d’ailleurs, sur des terres qui étaient à lui, racheté par cette ville en construction à l’époque. Tout le monde la connaît de par ses hautes murailles. Il a réussis à Annexer la frontière de l’époque entre lui et le grand empire monarchique qui est aussi notre voisin.

- Oh, oui, maintenant que vous m’en parlez. Bien sûr. Cela avait suscité toutes les réactions possibles et imaginables dans toutes les classes de l’empire. Qu’un si petit état puisse soumettre à ses conditions la monarchie qui nous nargue depuis si longtemps…un magnifique tour de force, mais qui doit surement cacher beaucoup de secrets.

Ajouta le seigneur DeLesquen a la description de sir Skyfor. Ils se tournèrent ensuite vers la jeune fille, ayant presque oublié de sa présence pendant leur petite piqure de rappel. Celle-ci cependant arborait un air calme, et demeurait ouverte au dialogue, son visage parlant pour elle.

- Je ne saurais répondre à vos interrogations, nobles seigneurs, simplement car je suis originaire de cette cité, mais ma famille y a pris pied depuis la monarchie justement. Nous nous sommes réfugiés pendant les premières années de conflit, alors que les campagnes aux alentours du front étaient ravagées. N’allez cependant pas croire que nous y avons été contraints. Ma mère et mon père sont partit la bas à cause des conditions de vie de la monarchie pendant la guerre, dans les campagnes. Le Duc Thousand nous a offert, toit, gite, repos et travails dans sa ville naissante, de ce que mes parents ont bien voulus me raconter. Nous devons tout à Yudanel. Là ou la monarchie tente en vain d’effacer les stigmates d’une guerre qu’elle a perdue avec peu de vertus et de clairvoyance, Yudanel prospère avec un regard tourné vers son peuple et le monde.

- Mais comment cette cité a-t-elle put grandir ainsi ? Face à un royaume entier, et en pleine construction…