- Je suis vraiment envieux de voir Yudanel, miss. Cet endroit semble plein de promesses.
- J’espère ne pas vous décevoir dans ce cas. Vous devriez y trouvez quelques bonnes choses, a mon sens.
- Cette cité est donc aussi incroyable que vous nous l’avez décrite ?
- Hé bien…il est vrai que les personnes traversant les pays faisant halte chez nous disent beaucoup de bien de nos contrées, et les habitants de Yudanels allant dans d’autres pays en reviennent avec un avis plus péjoratif vis-à-vis de notre ville.
- Cela ne résulte pas plutôt d’un parti-pris ?
A cette question qui ressemblait à une tentative subtile de défendre son propre pays, Lady Shiina laissa échapper un léger et doux rire, écartant de sa main le voile qui masquait sa fenêtre. Regardant le paysage au dehors, elle fixa ensuite Sir Kobayashi.
- Vous le verrez bien en arrivant. Et vous avez choisi le jour qui sera parfait pour voir cette cité. C’est aujourd’hui que Yudanel fête son anniversaire de sa victoire contre l’empire monarchique. Vous pourrez voir défiler depuis la porte principale, rentrant dans la ville les troupes de notre cité.
- Vous me donnez encore plus envie de voir tout cela de mes yeux, Lady Shiina.
Le voyage dura encore quelques heures supplémentaire, la calèche tiré par quatre chevaux a un galop rapide mais décent pour ne pas secouer ses passagers, se hâtait vers sa destination. Le temps passa, et Yudanel se rapprochait. Finalement, le transport s’arrêta lentement, toujours sur la route. A cela, un soldat vêtu d’un manteau noir à coutures et bordures rouge vint toquer à la porte de la calèche, avant de l’ouvrir, un fusil à l’épaule, souriant.
- Je suis navré, mais la route est barrée jusqu’à Yudanel pour le défilé. Il vous faut prendre un autre chemin.
- Cela tombe bien, nous voulions justement le voir. Sommes-nous a l’heure ?
Demanda Lady Shiina en prenant la main que lui tendit alors le soldat en la voyant tenter de descendre du véhicule.
- Oui miss. Vous êtes cependant encore à une petite page de la porte. Si vous le souhaitez, je peux vous y emmener vous et votre compagnon.
- Oh ! Ce serait avec plaisir dans ce cas ! Cela vous convient-il, sir Kobayashi ?
- Si cela vous va je n’y vois pas d’objection miss.
A cette positive réponse, le garde fit amener deux chevaux des soldats, tandis que les autres hommes surveillant cette route mirent le transport sur le côté, prenant l’adresse de Lady Shiina pour le ramener chez elle dès que possible, la femme leur assurant pouvoir rentrer chez elle à pied depuis les portes de la ville. Partant ainsi a cheval, Lady Shiina derrière le soldat et sir Kobayashi les suivant seul, ils virent se profiler devant eux, bien que déjà visible auparavant, les hautes murailles de la cité état, Yudanel. Rien qu’a la vue de ces immenses remparts de pierre, linéaires et droits, sans imperfection ni trace d’usure, sir Kobayashi ne put s’empêcher d’être impressionné par cette vue inspirant robustesse et force. En haut des remparts qui étaient d’un blanc presque aveuglant, reflétant le soleil sur toute leur surface, des tuiles couleur bois de sapin ornaient le sommet des briques, tandis que la porte de la ville était situable de loin, grâce aux deux protubérances situés côte à côte sur le sommet des murailles. Des sortes de petites tours sortant de la muraille, plus haute que celle-ci pour signaler quelque chose, et coiffés d’un toit de larges et épaisses tuiles, étaient face à eu, sur le chemin s’agrandissant de plus en plus. De la distance ou ils se trouvaient, sir Kobayashi put distinguer de immenses formes de chaque côtés des portes, mais ne put dire de par le puissant reflet blanc qu’il avait dans les yeux, ce que c’était. Il le remarqua alors bien plus aisément une fois que la route fut soudainement pavée, les sabots des chevaux claquant maintenant sèchement et plus bruyamment. Les deux formes qu’il vit étaient en réalité deux immenses statues représentant une femme, parfaitement semblable à celle qui était présente sur les vitraux de la chapelle, sculptée également dans une pierre blanche.
Alors abaissé, un immense pont levis retenu par quatre chaînes de fer aussi larges qu’un buste humain pour chaque maillon, forgés sur une longue et épaisse poutre de métal faisant toute la longueur de la rampe de bois tenaient le pont baissé. Sur celui-ci était installé des gradins de bois, tant la place dont il disposait était grande. Il restait encore plusieurs dizaines de pieds de largeur pour laisser passer le défilé. Une foule était déjà rassemblé sur, et a côté des gradins, amassée sur toute la longueur des deux côtés de la grande route. L’ambiance était aux festivités et à la joie, comme Sir Kobayashi pouvait le voir sur le visage des gens. Tous attendaient la venue du défilé, et l’effervescence montante indiquait à l’homme que tout était sur le point de commencer. Cependant, il devinait que quelques minutes supplémentaires allaient être nécessaires, car ils venaient de remonter le chemin menant à ces portes, sans croiser de cortège. Il put ainsi une fois descendu de cheval, lui et Lady Shiina, prendre le temps, avec une certaine précipitation toutefois au vu de la foule déjà présente, trouver une place sur les gradins , se plaçant derrière la jeune femme, tout contre son dos, faute de places. Ce défilé attirait beaucoup de curieux semblait-il. De là où ils étaient, ils avaient une bonne vue sur tout le défilé qui allait venir, et, entouré de ce joyaux brouhaha, ils attendirent, Lady Shiina toujours avec ce grand sourire presque enfantin aux lèvres. Mais après tout, elle restait encore bien jeune.
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