Taihai No Gyokuza

Alors que l’après-midi se profilait avec son lot de questionnements, un toquement se fit entendre auprès de la porte du salon. Lady Anokturnus, dont la santé lui permettait à nouveau d’effectuer son travail, partit ouvrir la porte, et croisa sn regard d’un naturel bienveillant à celui d’un baroudeur presque charmant. Assez surprise de la tenue de l’homme et de l’aura qu’il dégageait, elle fit un pas vers l’arrière. Elle n’était pas effrayée, mais simplement dubitative.

-Monsieur ?


-Bien le bonjour chère demoiselle. Je suis bien au... Salon Otaku ?

-C’est exact.

-Ah, parfait. J’aurais un message de la part d’un membre du salon, la comtesse Scarlett. Enfin, Kyuubei, mais je crois qu’elle s’appelle Scarlett maintenant.

A ce nom, dont il était question, la gouvernante des lieux prit un air alerté. Demeurant interdite au premier abord, elle reprit le pas qu’elle avait perdu sur l’homme, le regardant maintenant d’un air grave et intriguée. La comtesse était partie du salon sans donner de réelles explications depuis plusieurs semaines maintenant, et personne n’avait eu de nouvelles d’elle, sans que personne ne puisse savoir ce qu’il était advenu de cette femme. Les plus pessimistes avaient bien gardé leurs avis noirs, mais assez réaliste, donnant la comtesse pour morte dans une région reculée du monde.

-Vous la connaissez ?
-Un peu ahah. J’ai passé un peu de temps avec elle… En tout bien tout honneur, je vous arrête tout de suite.

-Dans ce cas entrez, je vous en prie.

Se décalant du pas de la porte pour laisser entrer l’homme, elle referma ensuite cette dernière derrière son passage et le suivit rapidement. Elle était elle aussi membre du salon, bien que l’homme ne l’ait pas soupçonné, en sa qualité de gouvernante. Aussi, elle était inquiète au même titre que tous les autres membres de l’état de santé de la comtesse. Elle était si avide d’informations et d’entendre ce qu’avait à dire cet homme qu’elle ne fit pas son détour habituel vers la cuisine pour préparer quelque chose à boire et à manger, son état de santé n’aidant surement pas.

Arrivant dans le salon, l’homme put voir deux autres personnes, présentes actuellement dans le grand salon où se tenait la majorité des rencontres. Il s’agissait du capitaine Onykan et du comte de Potaxe. Le baroudeur fut quelque peu étonné de ne voir pas plus de monde.

-Est-ce là tout ce que vous avez comme membres ? Je croyais que ce salon avait été fondé par une femme qui plus est. A moins que tout le monde ne soit absent ?

-Je suis là aussi moi, je ne faisais que sortir un peu.

Répondit une voix dans son dos. Le baroudeur se tourna alors et vit aux côté de la gouvernante sir Kobayashi, un sourire au coin.

-Oh, pardonnez-moi.

-Mais vous avez raison, il manque beaucoup de membres. Rassurez-vous, si la taille est importante pour vous, notre communauté est assez grande.

-Peut-être que les autres sont pris par leurs travaux littéraires.
-Je vous en prie lady. Comme si quelqu’un allait réellement produire quelque chose de sérieux ahah.

-Je pense que c’était le but de ce salon pourtant.

Rétorqua le nouvel arrivant, les bras croisés. S’asseyant dans un fauteuil, Si Kobayahsi ne put contenir un léger rire.

-Dans les faits, surement. Mais ce salon est surtout un bon endroit calme et assez bien à l’abri des mauvaises personnes pour que les défenseurs d’une idéologie commune se rassemble.

-Je vois.

-Sans cela, quel est donc ce message, si mes oreilles ne m’ont pas trahie ?

Demanda alors le capitaine Onykan, recentrant bien vite le sujet sur le pourquoi de la venue du baroudeur.

-Ah, bien sûr. Ce message m’a été donné par la comtesse. Enfin, c’est plutôt une parole orale. Elle m’a simplement chargée de vous dire que tout allait pour le mieux pour elle, et qu’elle serait bientôt de retour ici si sa mission est accomplie avec succès.

-Sa mission ? Quelle mission ?

-Elle ne me l’a pas dit.

-De quand date ce message ?

-Quelques jours seulement.

-Dieu merci…

Soupira Lady Anokturnus en apportant un plateau garni de victuailles et de boissons sur la table basse. Comme tout le salon, elle était soulagée de savoir la comtesse en vie, et même dans une bonne tenue, si l’on en croyait ce mystérieux arrivant. Sans prendre la peine de s’asseoir, l’énigmatique baroudeur se dirigea vers la porte du hall, tirant sur la pointe de son chapeau.

-Ma mission ici est terminée. Je vais me retirer à présent.

-Vous ne restez pas ?

-Je n’ai malheureusement pas le temps. D’autres personnes me demandent. Et surtout, la nature m’appelle.

-… Je vois. Dans ce cas, merci pour votre missive, et bonne route.
Sur ces dernières paroles, l’homme partit sans demander plus de reste et disparut aussi rapidement qu’il était venus. Maintenant assise avec le reste de l’assemblée, Lady Anokturnus servit tout les hommes avant de se servir elle-même une tasse de thé qu’elle avait préparé.

-Ainsi la comtesse se porte bien. Tant mieux alors.

-La situation de notre nouvelle arrivante et « détective » me préoccupe également. Avons-nous-eu des nouvelles d’elle depuis son incursion ?

-Pas vraiment… Mais je ne m’en fais pas pour elle.

-Il s’agit tout de même d’une femme.

-Mais pleine de ressource, allons. Laissons donc ces moments de flottement pour eux.