Taihai No Gyokuza

La nouvelle journée qui se profila annonçait une matinée des plus agréables, voilant l’horizon d’un châle de douce chaleur et de vives lumières emplies de dorures. Alors que les premiers chants des oiseaux se faisaient entendre sur les routes de campagnes, le bleu de la robe de Lady Ecleasia vinrent éclairer son visage couvert d’une joie certaine. Elle était dans une campagne reculée, à l’écart des tracas quotidiens et des responsabilités du salon, avec l’homme qu’elle aimait, et c’était tout ce qui lui fallait, pour le moment.

Armée de son panier qu’elle portait au bras, elle marchait sur le côté de la route de terre battue, se rendant avec entrain jusqu’au village non loin du domaine Skyfor. Son prince n’avait pas de gouvernante ou de service de cuisine. Aussi, non sans un certain plaisir, la femme ne rechignant pas à mettre la main à la pâte, cette dernière arriva sur la place centrale du village où se tenait le marché.
Naviguant entre les étales regorgeants de nourriture, la jeune femme regardait avec un air attentif et amusé la vie qui grouillait dans les ruelles du petit bourg. Elle trouva la majorité de ce qu’elle était venue acheter, et trouva même bien plus lorsqu’une pomme roula hors du panier, pour passer sous la table d’une échoppe.

-Ah ! Mince !

Faisant le tour de la ruelle avec rapidité pour rejoindre le couloir voisin, elle retrouva son fruit dans les mains gantées d’un grand homme qui lui tendit alors cette dernière.

-Je crois que c’est à vous.

-Oui ! Merci beaucoup !

-Que fais donc une noble comme vous ici ? Vous n’avez pas de bonnes ?

-Pas vraiment… Je ne suis pas vraiment une noble non plus.

-Pardonnez mon impolitesse ahah. Voir une aussi belle toilette est rare par ici. En tout cas depuis que mon frère Astofllo est partit pour la capitale.

A ce nom, lady Ecleasia tilta alors dans l’instant qui suivit. Elle connaissait ce nom.

-Vous avez dit, Astfollo… ?

-Oui, pourquoi cela ?

-Le Comte de Potaxe ?

-Lui-même ! Le connaissez-vous ?

-Il fréquent depuis peu un salon ou je suis moi-même membre à dire vrai…

-Quelle coïncidence ! Ca, pour un hasard !

-Coïncidence, en effet. Très étonnante.

-J’espère qu’il ne vous cause pas trop d’ennuis. Je sais comment il peut se comporter. Il à tendance à…

-Etre extravagant…
Soupira la jeune femme dans un air résigné, provoquant ainsi le rire de son interlocuteur.

-Ahah ! C’est tout à fait cela ! Je vois que vous avez déjà fait les frais de son caractère ! Mais si vous êtes ici, c’est que vous avez déjà du décider de fuir loin de la capitale.

-En quelque sortes, mais pas à cause de lui. Pas totalement en tout cas.

-Je sais ! Pour me faire pardonner à la place de mon frère que diriez-vous d’un bon repas ce soir ?

A cette proposition, la concernée attrapa un peu de baumes au joues, serrant son panier de victuailles contre elle.

-C-ce n’est pas vraiment la peine… Je ne suis pas venue seule ici en plus…

-Dans ce cas venez donc tous ! Je vous inviterais et vous ferais découvrir les coins les plus intéressants de ce bourg. Bien qu’on ne puisse pas dire qu’il y en a foule ahah !

-Je… vais en parler avec mon compagnon.

-Très bien ! Si vous vous décidez à venir, retrouvez-moi à l’auberge de la place de la chapelle ! Je vais de toute manière souvent là-bas pour me rafraîchir avant de passer à table !

-Je vous remercie pour l’invitation. J’y penserais.

Une révérence faite, la jeune femme repartit vers sa demeure, son panier sous le bras, dubitative et curieuse de cette rencontre qu’elle n’aurait pas cru possible, si rapidement.