Servilia, à l’ouest du royaume en conflit contre la cité état de Yudanel. Par cette journée pluvieuse, les servantes et autres gens de la cour étaient absent des jardins royale. Le palais était alors occupé. Cette météo concordait parfaitement avec le banquet qui était donné actuellement dans la plus grande pièce du palais. Au dehors, les voitures de la haute société étaient alignées le long de l’impeccable route qui donnait sur le palais. Attendant le retour de quelques ducs et comtesses, les conducteurs, chapeau sur la tête, attendaient, cachés de moitié de la pluie sous les arbres bordant la route de chaque côtés de celle-ci.
La salle de réception était rectangulaire, disposé en longueur, avec d’un côté le banquet, et de l’autre, les trône du roi et de la reine, pour le moment absents. Les murs étaient richement décorés, étoffés de grands miroirs pour ceux qui n’avaient pas d’immense baie vitrée, hélas sans grande utilité de par la météo, peu clémente en cette journée. Le soleil ne laissait parvenir que des bribes de rayons, abattues par la grisaille naturelle. Aussi avait-on allumé les chandeliers et lustres perchés aux plafonds. Les valets, habillés de leur tenue de cérémonie, plateau de coupes ou de nourritures en main, furetaient entre les convives, se gardant de passer sur la grande place centrale de la salle ou dansait alors certains des convives. Le carrelage de cet endroit avait alors, comme sur le mur derrière les trônes, un grand cercle accueillant le blason de la famille royale et, par extension, du royaume entier. Certains convives parlaient entre eux, d’autres regardaient les autres dansé, ou encore attendaient simplement face au trône la venue de la famille royale. De rares personnes ne se préoccupaient pas de cela. Comme étant venu pour d’autres raisons, ou sans raisons apparentes au contraire, certaines préféraient vaquer à leurs propres pensées, seules.
Un homme en particulier se détachait de cette scène, s’illustrant dans cette dernière caractéristique. Debout devant l’une des grandes cheminées, le feu éclairait de ses ardentes braises son costumes d’officier, indiquant naturellement sa profession. Son long manteau blanc était orné d’épaulettes indiquant son grade. Un capitaine. Sa division n’était pas indiquée sur ces dernières, mais sur une broche qu’il portait sur son pardessus. Un serpent tournant autour d’un verre, le tout entouré d’un cercle pour solidifier ce petit objet, fait d’or. Son imposante carrure, couplée à un merveilleux visage, fruit d’une génétique parfaite et sous entendant également un long entraînement, pouvait laisser pantois quelques soupirantes dont ses yeux semblaient n’en avoir cure. Ses cheveux d’un blond homogène soulignaient le bleu océan de ses yeux et laissait dégarni son visage doux, conservant un air dur et affirmé.
Des bruits de bottes lui parvinrent alors. Sans détourner son visage du feu qui se reflétait dans ses boutons de manteau et de veste, il laissa le nouvel arrivant se placer juste à côté de lui.
-Magnifique n’est-ce pas ? Surement le plus beau dans cette réception mondaine.
-Le feu. J’aimerais tant l’avoir dans la paume de ma main. Un élément brut, naturel. Il représente la perfection, l’essence même de la destruction. Derrière lui, tout retourne à l’état de cendre, de nature. Il nous fait prendre conscience que nous sommes des entités faibles. Et certains élus dans ce monde peuvent acquérir cette force.
-Un discours qui sied bien au fameux capitaine Ball’ek, notre bon chef du département en magie. Un secteur qui n’a pourtant jamais amené quelque chose de concret.
-Mon travail n’est pas d’exterminer des peuples. Cela, c’est le vôtre, général Esdeath.
Rétorqua alors d’un air désinvolte Ball’ek en se tournant vers un homme qui était habillé de façon similaire a lui. Egalement officier, et même plus haut gradé car général, ce dernier le regarda d’un fin sourire, une main posée sur le pommeau de son sabre, son chapeau encore sur la tête.
-Je fais simplement le ménage derrière les ordres du roi.
-Votre tâche de rat semble prendre de la complexité depuis que la guerre a commencé. J’ai entendu dire que toute une armée n’a pas réussis à reprendre la cité de Carglia à ces bouseux de Yudanéliens.
-Ils montrent une résistance plus accrue que prévue, malgré leur nombre réduit. Ils sont rompus à tous les combats. Et nos derniers rapports font état de « démones » qui décimeraient nos troupes comme de la charpie. Des connaissances à vous ?
-Vos soldats doivent entendre par démones quelqu’un qui sait manier une lame, pas comme nos incapables qui nous servent d’armée. Peut-être que si vos soldats se battaient contre des hommes plutôt que des sexes de femme et des vieillards, ils seraient mieux entraînés. Votre père n’a pas réussis à gagner la dernière guerre contre eux, il serait dommage que vous échouiez, vous aussi.
-Faites attention à vous, mon cher capitaine. Vous n’êtes pas à l’abri…d’un mauvais sort justement.
En réponse au sourire provoquant du général, Ball’ek en redonna un, plus grand encore, empreint de fierté et de sarcasme, approchant son visage.
-J’attends simplement le jour ou une de ces démones vous fera manger la boue dans laquelle vos pitoyables hommes tombent depuis des mois. Il semblerait que je n’ai plus à attendre longtemps.
Répondit-il avant de partir sans adresser un quelconque signe à l’officier, malgré la différence hiérarchique. Quittant cette soirée mondaine qu’il semblait peut considérer, il prit une voiture pour retourner chez lui, à quelques pages de cette fête. La pluie ne cessait pas, et c’est avec une promptitude certaine qu’il entra dans le hall de son manoir, un majordome ouvrant la porte quand il posa le pied sur la première marche du perron. Secouant son manteau, il le jeta au visage de son servant avant de pénétrer dans le petit salon d’un air des plus mécontents.
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