- Qui es-tu, femme ?! Retourne d’où tu viens, ou on te renvoie nous même !
- Je suis navré, mais je ne peux vous laisser attaquer cette demeure. Ni vous laisser...en vie.
A cette phrase, les hommes rirent alors aux éclats devant la silhouette, figée comme une statue. A dix contre un, personne ne croyait la femme, et à juste titre d’ailleurs. Tout en riant, un des hommes s’approcha d’elle, épée en main.
- Qu’est-ce que tu crois pouvoir faire femme ? Tu n’es même pas…
Il n’eut pas le temps d’achever ses paroles que d’un simplement mouvement de bras, le corps tomba au sol comme une massa à côté de la femme, qui ouvrit alors son manteau pour laisser voir un fourreau de bois noir ou était gravés, dans un langage inconnue du groupe, une inscription en or. Alors que le sans se rependant sur les dalles de la rue, coulant dans les sillons tel un eldorado funèbre, le groupe se rapprocha d’elle, horrifié par cette vision.
- Espèce de putain ! Qu’est-ce que tu as fait ! On va te tuer !
- Je suis le soleil qui illuminera votre mort. Je suis la lame qui vous libérera de vos péchés. Je suis la fin de toute chose. Je suis la lame qui ne rouille pas après la mort.
Achevant cette déclaration, elle ôta son manteau, le laissant tomber sur le sol en se découvrant le visage, orné de long cheveux roux ondulés, sa frange cachant l’un de ses yeux vert feuille qui perçait a jour les entrailles des hommes. Plaçant un de ses pieds ornés de bottes remontant jusqu’au bas des genoux. Ses bras étaient couverts également de gants de cuir allant jusqu’au-dessous des coudes, et le reste de son corps était couvert d’un pantalon noir et d’une chemise caché par un corset de cuir marron contournant sa poitrine. Elle porta sa main gauche au manche de son épée située sur sa droite, et, d’un mouvement vif faisant retentir un éclat métallique des plus mélodieux, elle dégaina son arme a la lame longue, incurvée et large qu’elle plaça en oblique, la pointant vers le sol d’un mouvement de bras vif et rapide.
- Balle numéro cinq, Hei. Veuillez m’excuser.
La lame reflétant la lumière de la lune, son scintillement salit du sang de l’ennemi ne cessa pas, l’astre illuminant la rue et la fenêtre de laquelle cette blanche lumière entrait pour éclairer faiblement la chambre du chevalier Shinken, dormant alors a poings fermés dans son lit, ce dernier lui-même dans sa chambre. Même endormi, son corps restait droit et calme, presque rigide. Mais ce calme en apparence véridique était factice, si bien qu’il ouvrit immédiatement les yeux quand il sentit la lame se poser froidement sur sa gorge. Cependant, ce fut la seule action qu’il fit, sous peine de voir son sang se répandre sur tout le lit. Il vit alors au-dessus de la lame, le visage froid et calme qui tenait l’arme. Des yeux verts perçant cachés par les ombres de la nuit, mais qui étaient encore visibles, tout comme roux de ses cheveux.
- Qui es-tu et que veux-tu, femme.
- Balle numéro cinq, Hei.
- Qu’est-ce que ce charabia ?
- Vos soldats ont tenté de d’assassiner Lady Cora cette nuit, il y a quelques moments de cela.
- Mes soldats ? Je ne leur ai jamais donné un tel ordre.
- C’est pourtant ce qu’ils ont fait. Un acte si lâche ne saurait être ordonné par un homme d’honneur comme vous. J’ose espérer que vous saurez rachetez l’acte de vos hommes.
- Bien sûr, je les punirais tous pour avoir fait cet acte, si c’est ce qui vous inquiète.
- Je parlais de vous racheter, pas de venger. Lady Cora est toujours vivante, et bien portante.
Et en ce qui concerne la vengeance, je m’en suis occupée.
Dit-elle en sortant de derrière son dos, avec sa main libre une tête tranchée aussi nettement que du beurre, qu’elle posa a même le drap sur le torse de l’homme qui écarquilla les yeux de révulsion a cette vue qui le surpris alors, arrivant sans crier gare. Il fixa la tête coupée qu’il reconnut, appartenant a l’un de ses hommes qui était présent dans la rue avec le reste du groupe, les yeux retournés. Quand il éjecta la tête d’un mouvement de main, la faisant tomber au sol et rouler sur quelques planches de bois, il releva le visage, saisissant un poignard sur son chevet. Mais il ne vit plus personne dans la chambre. Tout était calme, sans bruit. Comme s’il avait simplement eu un cauchemar. Un cauchemar bien réel, car la tête coupée était bien là.
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