-Monsieur, j’ai failli à ma mission. Ayant imploré notre déesse de me faire don de sa bénédiction, j’ai cependant laissé l’adversaire entraver mon parcours, et n’ai pas été à même de le vaincre. J’ose revenir me présenter devant vous pour que vous prononciez de vous-même mon jugement. Si vous m’en estimez encore digne. Sans quoi je ferais office de jugement en offrant ma vie devant Amaterasu elle-même.
Saisissant lentement l’épée, le duc la posa ensuite contre le fauteuil, se levant alors de celui-ci. Il observa la femme, immobile, les deux mains tendues, se baissant lentement pour toucher terre. Fléchissant les genoux dans un subtil bruit de tissus, il s’accroupit devant elle, relevant le menton de la jeune femme du bout des doigts. Elle demeurait alors interdite, et il prit la parole pour elle.
-Hei. Tu as toujours été ainsi depuis la fin de la guerre. Humble, te sous-estimant, malgré ta grande force, et tes capacités exceptionnelles. Tu as juré sur ta vie de protéger quelqu’un, pas d’y mettre fin à une mission en partie échouée. Malgré cela, j’ai pu apprendre plusieurs choses de cette mission. Tu n’as pas à t’en faire pour cela. N’oublie jamais, Hei. Jusqu’à l’arrivée de la reine, tu es ma dernière cartouche. L’ultime balle, capable de tout transpercer. Droite, rapide, précise et mortelle.
Ces mots eurent l’effet escompté pour le duc. Fermant alors les yeux, baissant lentement le visage, la jeune femme retendit alors les deux mains, qui prirent alors sur elles le poids de l’arme que le duc remis alors.
-Merci.
Dit-elle alors a voie basse, mais audible pour l’homme, qui se rassit tandis que la femme se leva, raccrochant l’arme a sa ceinture. S’inclinant d’un quart devant l’homme, elle repartit ensuite, calme, apaisée, combattive. Une humeur qui était également dans le cœur d’une autre femme, subjuguée par une envie de revanche, mais pour le moment alitée. Ainsi, le salon était encore emplis de plusieurs personnes, discutant la encore d’un article du journal paru dans la matinée. Sir Desquen, aux côtés du capitaine Onykan et de sir Kobayashi, lui-même à côté de Lady Ecleasia qui s’était assise aux coté de sir Skyfor, non loin de la petite lady Syoko.
-La comtesse Kyuubei et miss Anyerius alitées, et pour couronner le tout le château du seigneur voisin entièrement calciné….Quelle sombre journée que celle-ci, pour une matinée.
Dit alors sur un ton ironique et morose sir Desquen en laissant tomber le journal sur la petite table basse. Le capitaine Onykan, lui aussi intrigué par cette affaire, était perplexe.
-J’ai demandé des informations à certaines relations s’occupant de cela. Ils n’ont aucun suspect pour le moment. Aucun stock de produits de quelque nature n’a été retrouvé pendant leurs fouilles des maisons, ils ont donc élargis les recherches. Personne ne semble plus suspect qu’un autre, à part quelques voyous déjà connus. Mais tous ont une excuse ou quelqu’un pour dire qu’ils sont innocents. C’est à croire que ces flammes sont invoquées depuis les enfers.
-Votre croyance vous fait dire de belles idioties.
Entendirent-ils alors depuis le hall. Le chevalier Fyze venait d’arriver, retirant son long manteau avant d’entrer dans le salon.
-Chevalier. Bonjour.
-Il semble manquer quelques personnes, je me trompe ?
-C’est exact. La comtesse et miss Anyerius sont absentes pour la journée, et surement plus. Je suis allé moi-même au chevet de cette dernière et son état était vraiment préoccupant.
-Nous ne pouvons qu’espérer, pour le moment.
Au vu des circonstances actuelles, les membres du salon préférèrent se quitter une fois les douze coups du midi arrivés, sonnés par l’un des clocher de la ville. Sir Desquen, qui était pour le moment resté en marge de toute ces histoires, était maintenant animé d’une curiosité non dissimulé une fois à l’extérieur, seul dans la rue, lui et ses pensées. C’est d’un pas naturel et pressé qu’il se dirigea vers une petite demeure située dans une rue calme et paisible, parallèle à la rue marchande qui était situé juste derrière les jardins qui équipaient les bâtisse de cette ligne-ci. Toquant alors deux coups contre la porte de bois, on vint lui ouvrir dans les instants suivants. Un valet le déchargea de son manteau, et le fit monter à l’étage. Depuis le haut de l’escalier, il vit alors une grande salle, couvrant la totalité de l’étage, dépourvue de mur ou de séparations pour faire plusieurs chambres. Tout était ouvert, visible et net. Deux piliers de bois venaient soutenir le tout, creusé en leurs seins pour laisser la place a quelques livre de se loger dans le bois, créant ainsi de véritable bibliothèques circulaires en maquillant ces deux traits de constructions initialement grossiers. Une grande baie vitrée illuminait la pièce entière, qui était alors tapissée sur les trois cotés restants d’étagères et de bibliothèques regorgeant d’ouvrages en tout genre. Sur le mur situé à droite, il y avait pourtant un carré, trouant cette linéarité, et où était disposé un bureau au-dessus duquel des dizaines d’articles de journaux, d’écrits et de notes en tout genre étaient épinglés, reliés ici et là par des ficelles de différentes couleurs. Griffonnés, barrés de rouges ou de noir pour certains visages, cette atmosphère tendait à croire à une maison de détective. Un grand lit était placé sur la gauche, non loin des bibliothèques tandis que sur la gauche des escaliers, un panneau de bois masquait une baignoire et ce qui semblait être un endroit de confort et de propreté. Aussi, sir Desquen en voyant, ou plutôt devinant cela, détourna son regard vers la gauche, ou un fauteuil d’angle était disposé devant une table basse et ou une femme lisait un livre le plus calmement du monde.
Ses yeux ambrés passaient de droite à gauche, lisant de manière fluide et précise les lignes de son ouvrage parlant d’on ne sait quoi. Agée d’une trentaine d’année environ, ses cheveux noirs arrivant aux épaules, ses mains claires et délicates tenaient du bout de leurs doigts ce grand volume. Elle portait une robe blanche à rebords dentelés bleus. Quand elle vit arriver l’homme à l’étage, elle ferma alors lentement son livre avant de le poser à côté d’elle.
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