-Madame. Je suis le seigneur Desquen. Je viens solliciter une entrevue avec vous.
-Prenez donc place.
Dit-elle en lui montrant l’extrémité du canapé. L’homme s’exécuta alors, prenant place sans dire un mot.
-Que puis-je faire pour votre service ?
-Je fais partit d’un salon réservé aux hommes et femmes se revendiquant de l’idéologie Kutao. Depuis quelques temps maintenant, une suite de péripéties étranges, et qui m’ont mis la puce à l’oreille se produisent non loin de notre salon, et ayant un rapport avec celui-ci.
-Quel genre d’évènements ?
-C’est la partie la plus étrange de tout cela. Un chevalier répondant au nom de Shinken, à l’ origine opposé à notre mouvement est revenue ensuite vers nous, disant avoir été menacé par une femme, en pleine nuit. Cette femme l’aurait alors défendu épée à la main de nous causer du tort, sans quoi sa vie serait mise en danger. Depuis cet évènement, bon nombre de nos membres ont su le convaincre, mais lui-même a réussis à se persuader que nous n’étions pas une menace. A cela, les incendies étranges qui intriguent tout le monde, mais également aujourd’hui la maladie de la comtesse Kyuubei et miss Anyerius, la première n’ayant donné aucune raison et la seconde, semblant incurable.
-Ces affaires semblent avoir un lien plus que douteux entre elles, s’il existe, cela dit. Entre autre, qu’attendez-vous de moi exactement ?
-J’aimerai d’abord élucider cette affaire concernant le chevalier Shinken. Je pense que cela nous serait d’abord d’une grande aide.
-Je vois. Avez-vous plus d’informations dans l’immédiat à ce sujet ?
-Pas vraiment, pour le moment…Ma mémoire me fait défaut a ce sujet, que nous avions seulement évoqués, et cela ne m’est pas arrivé. Vous devriez en parler au soldat Shinken. Seulement, je ne sais pas s’il serait réceptif à entendre une sorte de…détective, femme qui plus est.
-Le sexe d’une personne n’a jamais été un frein à l’apprentissage, hormis pour les personnes cloisonnées dans leurs esprits. Pour en revenir à votre affaire, si je dois parler à votre chevalier sans révéler ma véritable profession, je dois donc pouvoir approcher cet homme sans éveiller de soupçons…ma foi…
Se levant du canapé d’où elle était, elle se dirigea à pas lents et détendues vers le bureau qui était placé dans le creux de la bibliothèque. Bras croisés, elle regarda devant le fauteuil les multiples fiches qui étaient épinglées et éparpillées sur le meuble et au mur. Portant un doigt a ses cheveux, les entortillant autour de celui-ci, elle se tourna ensuite vers l’homme qui venait de lui adresser sa requête.
-Un salon à l’idéologie Kutao vous dites. Je n’ai aucune revendication religieuse ou politique très prononcée. Cependant, j’ai lus plusieurs ouvrages de théologie et d’auteurs auteurs extérieurs à ce mouvement, comme vous pouvez le voir. Mais aussi de toute autre religion et idéologie. Me faire passer pour une Kutao dans le cadre de ce travail pourrait être intéressant.
-Alors vous acceptez ?
-Je serais payé de mon tarif habituel, plus un montant supplémentaire de quinze pourcents du a l’infiltration dans votre salon. Outre cela, cela veut dire que j’accepte.
Cette nouvelle fut merveilleusement bien reçue par l’homme, qui se hâta de rejoindre le salon avec la jeune femme, commençant son emploi le lendemain, mais souhaitant voir les lieux pour s’y rendre d’elle-même. Y allant tous deux dans une voiture, ils passèrent alors par le quartier marchant, regorgeant de monde à cette heure-ci, de femmes et de laquais venant chercher victuailles et provisions pour leur maître. Trois d’entre eux, épées incurvées à la ceinture, partirent alors à bord d’une charrette emplie de provisions en tout genre. Ayant tout payés, ils semblaient partir nourrir un bataillon entier. Deux hommes placés à l’avant et le dernier à l’arrière, ses jambes ballantes dans le vide, ils firent un chemin de quelques dizaines de minutes pour arriver jusqu’au port. L’activité qui régnait sur les quais de celui-ci était aussi grande que celle du quartier marchand avec ses dizaines d’étales et d’échoppes. La ou les marchandises arrivaient toutes, elles étaient parfois vendus directement en gros par les pécheurs eux-mêmes sur le quai, en face des boutiques de tailleurs, forgerons et plus encore. Une atmosphère différente mais semblable à celle du marché que venait de quitter les hommes régnait alors ici. Le cri des mouettes perchées sur les mats des navires se mêlaient à ceux des hommes scandant leurs marchandises pour attirer les foules. Ici et là, quelques enfants jouaient avec leurs épées de bois ou leurs cerceaux, poursuivis par les marchands qu’ils dérangeaient, déchargeant leurs caisses de marchandises. Cette atmosphère était alors filtré a travers les planches du navire qui venait d’amarrer, ses voiles rentrées, tout comme ses écoutilles. La charrette des trois hommes se dirigea alors sur le quai du navire, et s’y stoppa, arrivant devant une gouvernante aux cheveux roux, coiffés en deux queues de cheval. Les trois hommes descendirent alors, donnant une lettre à ladite femme.
-Voici tout ce qu’il était demandé miss Yamai.
-Très bien. Préparez tout cela. Je dois retourner auprès de madame.
Dit-elle en retournant dans le ventre de l’immense navire. Empruntant un escalier descendant dans les ponts, elle se stoppa devant deux portes de bois fermées, sans ouverture pour voir ce qu’il se passait dans la pièce qu’ils masquaient. Cependant, la jeune femme n’entra pas, restant devant celle-ci. Elle semblait savoir ce qui se passait à l’intérieur de celle-ci. Elle sentait depuis sa position que quelque chose se passait. Quelque chose qui la dépassait. A l’intérieur de la pièce, qui était orné de centaines de bougies posées à même le sol, séparées du bois par un grand tapis ornant tout le sol de la petite pièce. Au fond de celle-ci, une statuette de la femme vue auparavant sur les vitraux de la chapelle. Les deux genoux posés au sol, ses mains liés contre son front légèrement baissé, comme le reste de son corps, la jeune maîtresse de la servante qui attendait à l’extérieur de la pièce récitait dans un langage inconnue des phrases, ressemblant à des incantations, tant l’atmosphère était pesante et oppressante autour d’elle. Ce n’était pas provoqué uniquement par le décor et al chaleur dégagée par les bougies. Quelque chose de plus fort encore provoquait cette ambiance, ce changement lorsque l’on passait les portes. Comme si l’on arrivant dans un monde différent en voulant atteindre la femme qui priait alors, maronnant a voie basse ses paroles.
-Amaterasu hime-sama. Watashi wa anata no zen'i o yukidzukemasu. Kono ushinawa reta tamashi o anata no taiyo no michi ni michibiku tsuyo-sa to chie o watashi ni ataete kudasai. Watashi wa anata ni, kantan'na meshitsukai to shison to shite tazunemasu…
Ses paroles prononcées, elle se releva lentement devant son autel, avant de s’incliner platement, puis sortit de la pièce. Ouvrant la porte, elle vit que Yuzuru l’avait alors attendu. Refermant doucement l’entrée, elle la regarda alors doucement.
-Yuzuru, qu’y a-t-il ?
-Nous avons ravitaillé nos provisions, ma dame. Cependant, puis-je vous demander pour quelle raison vous désirez rester ici et ne pas rentrer a Yudanel ?
-Si nous restons ici, nous en saurons peut être plus sur cette ville avant de nous emmurer dans notre belle cité. Et puis…peut être que j’appréhende d’aller dans cette cité qui est mienne pour la première fois…Aussi.
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