Un silence se fit alors. Silence dans lequel la femme se laissa tomber dans l’herbe fraiche de ce jardin. Leur faisant signe de partir, les sept femmes se retirèrent, laissant la famille réunis seul, dans ce cadre idyllique. La reine ne ferma pas les yeux, malgré une envie de le faire, pouvant profiter dans un léger sommeil de la chaleur des êtres aimés et du bruit des feuilles secoués avec douceur par le vent. Mais elle souhaitait justement contempler ce vent faire bruisser les grandes branches du végétal. Elle ne se tarissait pas pour le moment de cette vue nouvelle et novatrice pour elle. Comme un nouveau pays qu’elle découvrait, elle brulait d’une envie de visiter toute ces rues et places, rencontrer ses habitants et ses commerces avec sa fille et son mari. Elle pensait a tout cela avec une extrême sérénité. Elle se sentait apaisé, en sécurité, chez elle.
-C’est étrange…
-Quoi donc, ma dame ?
-Je ne suis jamais venue ici, et pourtant, j’ai ce ce sentiment de déjà-vu…comme si...en venant ici, je ne faisais que faire quelque chose de logique. Une chose ancrée en moi, qui ne me surprend pas, mais qui a le don de me garder émerveillée à chaque vision que j’ai d’elle…est-ce…le destin ? Je ne crois pas vraiment à cela…Pour moi, nous contrôlons nos actes…
-Tu as toujours été réfractaire à l’idée de ta mère. Que toute chose était régie par Amaterasu.
-Oui, c’est vrai. Et à quel point ais-je pus la désespérer avec cela. Ma foi envers Amaterasu restait brulante, et le reste encore. Mais à côté de cela, le paradoxe se faisait. Je croyais en elle et sa force, mais je voyais cette force non pas comme la finalité, mais comme le moyen d’arriver à nos fins.
-Et quel est ton opinion aujourd’hui ?
-Il n’a pas changé. Mon respect et ma dévotion pour notre déesse est sans faille. Cependant, cette force est mienne. Je la dirige, et elle ne me dirige pas. Elle m’échappe en certains points, mais je l’ai en moi. Parle-moi de cette comtesse.
-La comtesse Kyuubei ?
-Oui. Elle semble poser plus de problème que le chevalier Shinken. Si j’en crois tes rapports.
-Disons qu’elle a réussi à répliquer face à Hei. C’est un grand adversaire. Mais nous avons pu fouiller son château.
-Sans rien trouver…il va falloir la mettre de notre côté.
-Pourquoi cela ?
-Elle a le plus d’influence au sein du salon et des environs de par son titre. Elle est cependant encore enchainé a son mari…le loup a ses crocs limés par le patriarcat. Dans ce cas je vais la libérer et la mettre de mon côté.
-Tu comptes rejoindre le salon ?
-Non. Il est trop tôt pour cela. Je dois reconditionner mes pouvoirs, en priorité. Je trouve qu’il fait un peu chaud ici. Peut-être par ma faute, ou à cause de notre cible. Nous n’avons rien d’autre a son sujet ?
-Non. Rien d’autre.
-Envoi à la date que tu jugeras la plus favorable les balles en fouille des demeures de tous les membres. Par binôme, pour couvrir tout risque. Nous devons faire cela vite. Le temps s’écoule entre nos doigts, et même moi, je ne peux le rattraper.
-La situation est donc si critique au pays…
-Tu n’as pas vu ce que j’ai vu, pas en totalité, mon amour…mais même lors de ton départ, elle était laide à voir. Disons que ces dernières années l’ont juste fait fermenter sur son lit de pourriture…nous devons retourner aussi vite que possible sur le Qunzou Dixuit avec l’héritière des Mayuri, ou nous ne trouverons qu’un champ de cendres a notre retour.
-Cela sera difficile.
-Peut m’importe. J’userai même de mes pouvoirs pour arriver à mon objectif. J’abattrais tous les objectifs qui se dresseront sur notre route. Et je rétablirai l’ordre sur notre continent.
Le lendemain matin arriva alors, et avec lui son lot de nouveautés. Miss Syoko était alors attablée en train de s’essayer à ses essais en compagnie de sir Desquen, l’aidant dans cette tâche. Assis tout à côté d’elle, il observait la jeune fille écrire de son regard mur. Il était vrai que la fillette avait un talent particulier, et très intéressant à lire. Prenant son papier dans les mains, il le lut quelques minutes durant, avant de regarder la jeune fille.
-C’est un très bon essai, Miss Syoko. Vous avez vraiment un don pour cela. Votre réputation n’est pas usurpée.
-Merci, seigneur…mais je ne fais que débuter encore…
Dit-elle sur un ton quelque peu interdit. L’homme se mit alors a rire doucement en voyant cette enfantine réaction, avant de lui redonner ses feuillets.
-Cependant, votre plume est encore enfantine. Cela se ressent dans vos phrases et vos mots. Vous n’avez pas d’expérience véritablement adulte et la qualité de vos écrits en prend un coup. Il ne manquera que cela pour développer une pensée véritablement transcendante selon moi.
-Vraiment ?
-Je suis on ne peut plus véridique sur mes propos ma chère.
-Comment puis-je faire alors ?
-Cela viendra avec le temps. C’est un domaine que je maitrise parfaitement pour ma part, depuis de nombreuses années.
-Ne pourriez-vous pas me l’enseigner dans ce cas ?
-Ahah, comme je l’ai dit, vous êtes encore trop jeune pour cela. Cela viendra en temps voulus, ne vous en faites pas. Si nous sortions un peu pour le moment ?
-Pourquoi pas. Il fait beau temps dehors.
Ils sortirent alors tous les deux, marchants jusqu’au petit jardin public se trouvant a quelques pas de la demeure. L’air y était agréable et le paysage fort sympathique, animé par le lointain bruit, étouffé par la végétation, des passants et des roues des carrosses et chariots claquant sur les rues pavées. Une fois dans le petit parc, ils discutèrent de tout et de rien, et principalement de rien. La jeune fille était encore curieuse de cette plume adulte dont lui avait parlé l’homme. Elle désirait en savoir plus, ce que lui assura le seigneur, en temps voulus.
-Nous devrions retourner au salon dès demain, pour leur montrer notre travail.
-Au contraire, n’y retournons qu’une fois celui-ci achevé.
-Vous êtes surs ?
-Bien sûr. Il ne serait pas convenable pour une Lady de votre calibre de se montrer avec une œuvre inachevée.
-Une Lady ? Moi
-Bien sûr.
Ces mots touchèrent la jeune fille qui se sentit alors rassurée, et assurée. Prenant le bras de l’homme, sourire au visage, elle reprit sa marche, apaisée et confiante.
-Merci, Seigneur.
-Appelez-moi simplement monsieur Desquen. Je vous en prie.
-Il est vrai que si demeurez quelques nuitées pour m’assister dans mon travail, cela est plus convenable.

1 | ... | 39 | 40 | 41 | 42 | 43 | 44 | 45 | 46 | 47 | ... | 68


Il y a actuellement 1 lecteur ( mdr t'es tout seul, t'as pas d'amis ).