Regardant ensuite à travers les vitres de la voiture, elle s’étonna alors. Et, se redressant sur sa banquette, elle fit signe a Zayin d’arrêter la voiture. Au beau milieu d’une route de forêt, le soleil filtrant à travers les arbres, la femme descendit alors lentement, regardant autour d’elle, écoutant le bruissement des feuilles caressées par le vent.
-Madame ?
-La brise est superbe…mes paroles seront entendues et porter jusqu’à la personne que nous recherchons. Je dois prier pour elle.
Dit-elle en posant ses deux genoux à terre, liant ses mains et courbant le dos de manière humble. Parlant alors à voie basse, presque inaudible, à nouveau de cet étrange langage. Le bruissement des arbres empêchaient alors d’entendre convenablement ses paroles, comme emportant avec les feuilles ces dernières, allant au secours de la personne. Une personne en particulier. Une femme en cherchant une autre, ou homme, pour un projet plus grand que ces deux entités réunies. Ces paroles se portèrent jusqu’aux portes de l’empire, traversant celles-ci de leur poids et leur portée mystérieuse et mystique. Arrivant alors jusqu’à une grande plaine, là où était réunis une assemblée pour une cérémonie porteuse de tristes nouvelles. Habillées en tenues sobres, de couleurs sombres, placés en cercles autour d’un cercueil tenu sur deux planches de bois, suspendu au-dessus d’une cavité dans le sol, creusée. Aucun arbre autour d’eux, seulement deux autres pierres tombales non loin. Et plus loin encore, le château des Kyuubei, noir de cette pluie qui sévissait alors au-dessus d’eux. Ses tours régnaient en maîtresses de cette tristesse et cette profondeur de l’âme, descendant alors dans une tristesse et une rage profonde. Une rage que ressentait alors la comtesse, debout devant le cercueil de son mari, dont on avait amené la dépouille et la nouvelle dans la nuit.
Entouré des membres du salon, y compris ceux du second créé par Lady Cora, et Lady Cora elle-même, avec la famille de la comtesse et quelques amis, tous étaient venus en soutient pour cette tragique mort, voulu par quelques forces drapés dans la lumière. L’épée de son défunt a la ceinture, une charlotte noir ornée d’un voile de la même couleur pour cacher son visage, la femme ne disait rien, ne faisait montre d’aucun signe extérieur. Elle restait justement droite, froide, s’approchant pour déposer une rose rouge sur le cercueil comme le reste de l’assemblée le fit ensuite. Peu à peu, toute l’assemblée quitta les lieux. Le cercueil fut placé au fond de sa cavité, puis enterré. La pierre fut apposée de mains de maître, et tout fut alors terminé rapidement. La cérémonie se tenant par la suite dans le château, le temps pressa chaque convive de s’y rendre avec hâte. Ainsi, après quelques instant, la comtesse demeura seule, ayant renvoyé son valet, tenant elle-même le parapluie, demeurant la, devant la stèle de son mari le comte Kyuubei. Sa froideur s’écorcha alors. La surface chauffa, et le volcan éructa alors en l’absence de tous, ayant eu la force de se contenir pour laisser le temps aux convives de fuir. C’est ainsi, dans un cri de rage et de tristesse, laissant la femme tomber à terre, arrachant de ses mains salis par la terre devenue boue les brins d’herbe avec fureur. Le parapluie partant au loin avec le vent et la tempête, son voile se leva alors, laissant voir ses yeux injecté de sang, gonflés par les larmes, mais également maintenant par la rage.
-Elles me l’ont pris…elle me l’on volé…elles vont payer ! Je vais toute leur faire payer !!
Quelques jours passèrent alors après tous ces évènements. Des jours s’engrangeant aussi vite que les pétales des chênes du domaine Kyuubei tombant sur l’herbe repoussante. C’est justement sur un lit de feuille que miss Syoko se trouvait, toujours en compagnie de Sir Desquen. Tous deux étaient à nouveau occupés à leur travail d’écriture. Une plume en main, un encrier disposé non loin d’elle, elle écrivait lentement et avec une certaine habileté qui n’était à démontrer ses phrases aux différentes tournures stylistiques.
-Avez-vous entendus ? Il paraît que la petite sœur de la comtesse Kyuubei va revenir ici suite au décès du mari de sa sœur.
-Hé ! bien. La comtesse a une petite sœur ? De quel âge dispose-t-elle ?
-Oh, je ne saurais le dire. Elle ne doit pas être moins âgée qu’elle.
-Oh, je vois.
-Vous êtes intéressés ?
-Pas le moins du monde. Ce qui m’intéresse pour le moment, c’est ce que nous écrivons.
-Je n’ai pas oublié la promesse que vous m’avez faite à ce jour ! Quand me montrerez-vous donc ces techniques pour avoir une écriture qualifiée de mature ?
-Quand vous aurez la maturité d’entendre ces procédés, ma chère, ahah. Pas avant.
-Ne l’ai-je déjà pas à vos yeux ?
-Miss, il s’agirait ici d’un exercice pratique qui demanderait beaucoup de vous, et de votre corps.
-Mon corps ?
Demanda candidement la jeune fille, faisant les yeux ronds.
-C’est exact. Votre corps. Oh, je sais bien que cela doit être assez abstrait pour une jeune fille comme vous, d’une famille si chaste. C’est justement ce qui fait ici votre force.
- Dans ce cas, ne peut-on pas essayer cela ?
-Cela fait maintenant plusieurs jours que vous me demandez cela. En êtes-vous assurée ?
-Je le suis on ne peut plus !
Après un léger silence ou seul le vent se fit entendre, l’homme se leva alors, assistant la jeune fille a faire de même, tenant contre elle ses notes.
-Très bien. Dans ce cas, allons chez moi.
-Chez vous ?
-Oui. Nous n’en seront que plus à l’aise.
-Très bien.

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