Bien loin de tous ces tracas, alors que la nuit arrivait à nouveau, les rues foisonnant encore à certains endroits et dans certains quartiers d’activités, certains s’amusaient alors, se donnant à cœur joie dans le plaisir des jeux d’argent. Située dans une grande rue non loin du quartier des ruelles, un casino faisant également cabaret battait alors son plein. Pour lui, les heures les plus plaisantes n’étaient pas de jour, mais de nuit, comme beaucoup d’autres enseignes à la ronde.
Jeux de cartes, de dés en passant par plusieurs règles pour les mêmes outils, tandis que certains se délectaient de la vue des femmes dansant sur la scène en agitant leurs strasses et leurs dentelles, l’activité se faisait aussi intense que la fumée des cigares de plus ou moins bonne facture. L’alcool distribué par les serveuses ne faisait pas long feu sur les tables de plaisir comme de jeu. Entre deux parties de cartes ou de paris, certains allaient récupérer leur mise, d’autres leur manteau pour repartir avec comme seule consolation une bourse plus légère.
D’autres encore repartaient également, la bourse plus légère, sortant de quelques chambres privées situées au étages supérieurs, ou quelques femmes entretenaient les lieux. Mais les hommes qui partaient la bas ne s’allégeaient pas du même genre de bourses. Certaines tables connaissaient plus d’activités que d’autre, en raison des personnes qui jouaient autour de celles-ci. Personnes fortunées, figures politiques ou militaires, ou grands habitués des lieux qui s’étaient trouvé une certaine renommée, chaque soir, certains et certaines étaient sous le feu des projecteurs.
C’était notamment le cas de la table d’un habitué, ou plutôt une habitué. Non, a vrai dire, certains se perdaient encore sur le véritable sexe de cette personne. Bariolé de cheveux roses, perruque ou non, un petit air malicieux et un regard aussi vif que les mouvements de main qu’il faisait pour abattre ses cartes ou battre de ses mains en regardant le cabaret, cet homme, car c’était un homme fans la finalité, avait réunis autour de lui un bon nombre de personnes, admirateurs, groupies, et dieu seul sait quoi de plus encore.
Une serveuse vint alors se frayer un chemin en venant lui apporter un autre verre de vin ainsi qu’un message contenu dans un petit papier qu’il lit, un sourire aux lèvres. Puis il se leva de sa chaise, claquant l’arrière train de la serveuse au passage, avant de se diriger aux étages supérieurs. De là, il donna son grand manteau de fourrures a stripages noirs, gout exquis d’excentricité et d’originalité mal placée. Ici, il ouvrit l’un des rideaux, ou l’attendait non pas une femme, mais un homme, dont le tissus se comptait, et se voyait sur les doigts d’une seule main. Un sourire ravis a cette vue, notre « homme » rentra alors dans la pièce en tirant le rideau derrière lui.
Le lendemain matin, au salon, miss Anyerius fut comme à son habitude la première à arriver sur les lieux, suivis de la comtesse qui arriva une petite heure après elle. A un moment si matinal de la journée, personne à part les deux femmes n’étaient encore arrivées, et la gouvernante ne s’attendait pas à revoir la comtesse partie en voyage. Ainsi, toquant a la porte, la femme se fit recevoir par miss Anyerius et son visage ravis de la revoir.
-Madame Scarlet ! Vous revoilà, quel bonheur !
-Merci miss Anyerius.
-Nous nous faisions du souci pour vous. Depuis cet étrange événement. Oh, l’avez-vous vu depuis votre voyage ?
-Si vous parlez de cet étrange colonne lumineuse, oui, mais je n’étais pas très proche.
-Je vois. C’est un grand soulagement.
-Et vous, ma chère ? Comment vont vos maux ? Vous portez vous mieux ?
-Oh, oui ! Avec les recettes de Sir Kobayashi, je dors bien mieux. Ce n’est pas aussi bien qu’avant, mais je suis on ne peut plus reposée au réveil. Mais ces visions ne cessent de venir me troubler.
-Toujours cette même personne ?
-Oui. Mais cette fois ci..il y en avait une autre.
Dit-elle avec un léger sourire, préparant la pâte pour confectionner ses pâtisseries. La comtesse fut alors intriguée de cette révélation. Elle était désormais intriguée des visions qu’avait la gouvernantes, car elle s’était bien sur rappelé de la description qu’elle avait faite, sur les visages qu’elle voyait. Le visage d’une femme en particulier qu’elle aussi avait vu en touchant l’artefact. Désormais, les migraines et les rêves de la servante lui apparaissaient comme cruciaux, voir vitaux pour elle. Bien sûr, elle se demandait également pourquoi une gouvernante a priori sans prétention ni lien avec elle ou ses légendes pouvait avoir par coïncidence les même si mages qu’elle. Elle pensa alors al a grande peste qui avait frappé et dont miss Anyerius était infectée. Elle conjecturait qu’avoir touché la pièce l’avait infectée elle aussi. Mais comment expliquer alors cette puissance phénoménale dégagée ? Tout se précipitait dans son esprit. Mais la question principale qui revenait marteler ses idées, et dont elle n’avait pas trouvé de réponses était bien sûr, les conséquences sur elle-même. Elle avait touché cet artefact, était, a priori, a l’origine de cette déferlante de lumière dont tout le monde parlait ici et dont elle avait entendu parler plus intensément encore pendant son voyage, qu’elle avait effectuée seule. Comment pouvait-elle encore marcher comme si rien ne s’était passé pour elle, ou en elle ?
-Une autre vous dites ?
-Oui, une femme encore. Blonde, très belle, avec des yeux bleu…ou violets peut être….
A cette description qui fit écho à ses souvenirs, bien que sommaire, la comtesse demeura comme il était rare chez elle, interdite. Si la gouvernante n’avait pas vu auparavant la même femme a l’œil d’horloge dans ses visions, la comtesse n’en aurait surement pas tenu rigueur. Mais la réalité était tout autre. C’est en se remémorant toute ses visions qu’elle eut alors un éclair de lucidité. Elle se rappela en particulier de l’arme que tenait l’une des femmes. Une épée à lame incurvée, qui correspondait parfaitement ou en tout cas, pour ce qu’en avait dit le chevalier Shinken, a sa description.
-Je dois me rendre à Yudanel.
-Madame… ?
-Dès ce soir.
-Cela risque d’être compliqué. Il me semble qu’ils ne laissent plus rentrer que les quelques habitués ou les personnes vraiment surs…Ah ! Je ne dis pas que c’est votre cas madame !
-Pourquoi ? Il s’est passé quelque chose ?
-Ce ne sont que des rumeurs pour le moment, mais on raconte partout que Yudanel est à nouveau rentré en guerre contre le roi du pays voisin…de sa propre initiative cette fois-ci.
-Pardon… ?

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