Soudainement, le chef se calma alors. Fermant ses yeux, il tendit a même les flammes, son bras quelque peu au-dessus du feu, le carnet de la femme. Celle-ci, se levant alors pour mieux le saisir, regarda l’homme. Ses yeux fatigués et blanchis par une cécité certaine, se passaient de parole. Elle n’avait passé qu’une demi-journée avec cette tribu, sans vraiment comprendre le sens ou la portée de celle-ci, mais c’était à ce moment précis, en cet instant, sous cette lune et ce froid, que la femme sentit alors le poids de l’homme, de son regard, de sa main, le contact de sa peau et du feu, le crépitement de l’air et les battements de son cœur. Il se leva alors toujours avec elle, sans qu’elle ne le voie, trop envouté par ce regard pénétrant.
-Negiriel-e-liet… Negiriel-e-liet.
Tel furent les seuls mots du chef, que la femme sembla comprendre, malgré un langage différent du siens, mais aussi différent de celui des indigènes. Ce mot, ou nom répété la sortit de sa torpeur.
-Negiriel….e-liet ? C’est une personne, un lieu ? Qu’est-ce que c’est ?
Sans dire un mot de plus, le chef se recula alors, et, proférant à voix haute une phrase courte, la tribu commença alors à se dissiper. La femme ne se trompait pas. Ils partaient tous.
-Attendez ! Restez ici ! Qu’est-ce que c’est ?! Répondez-moi !
Alors que tout le monde, a l’exception de ses homme, lui tournait dos, le chef, ses peaux d’animaux sur le dos, lui tendis un papier jaunit de ses mains tremblantes. La femme le prit alors, et regarda le bras du vieil homme se tendre dans une direction vague, mais précise cependant. Elle regarda alors dans cette direction, tandis que le vent se levait, dégageant quelques particules de sable. Et alors qu’elle redirigea son regard vers l’endroit où le vieil homme était, elle ne vit plus rien ni personne. Pas même la tribu qui l’entourait elle et ses hommes il y a encore quelques minutes. Le sable volait dans les airs et le vent se faisait plus fort. Elle mit alors leur disparition sur la médiocre visibilité nocturne et la tempête qui approchait.
-Nous devons nous hâter de trouver un abri madame ! à tempête semble arriver sur nous !
-Je sais bien !
Hurla-t-elle pour se faire entendre avec ce sable volant désormais avec violence tout autour d’eux. Ainsi, avec ses cinq hommes placés en pentagone autour d’elle, elle marcha, les mains devant son visage pour se protéger de la tempête, dans la direction que lui avait montré le vieux chef. Les pas étaient lents, durs, compliqués, considérablement ralentis par le vent, le sable, la nuit et la fatigue. Leurs pas ne faisant que monter, les genoux devant se plier plus haut qu’à l’accoutumée. Jusqu’à ce qu’un pas soit le pas de trop. Sous le pied lourds de la comtesse, le sol s’affaissa, se craqua et la roche cachée par le sable s’écroula sous ses pas. Ayant simplement de pousser un léger cri d’étonnement, les cinq hommes s’amassèrent près du trou, ne voyant cependant presque rien.
-Madame Scarlett !
-Comtesse Scarlett !
-Vous allez bien ?!
A l’autre bout de ces voies, un corps inerte, étendue au sol, le visage couvert d’égratignures et de sable, regardait le plafond duquel tombait encore sable et poussière de roche. La femme se releva alors péniblement, voyant à peu près autour d’elle avec la lueur de la lune, passant faiblement à travers la tempête. Une fois une torche dans les mains, jetée par l’un des hommes, elle l’alluma alors et put voire bien plus distinctement autour d’elle. Après avoir regardé le papier que lui avait donné l’homme, elle releva ensuite le visage, consternée.
-En effet, c’est assez ressemblant…
Murmura-elle pendant que ses hommes descendirent à l’aide de cordes. La femme els oublia alors, continuant sa marche dans cette immensité souterraine s’offrant à elle. Sous ses yeux, elle ne vit que maintenant la lumière lointaine qui éclairait de part en part les lieux qu’elle venait de découvrir. Trois grands piliers naturels de roches de la taille d’une falaise, soutenaient le plafond sur lequel la femme avait dû marcher pendant un long moment sous la tempête, qu’elle entendait à peine. Elle pouvait d’ailleurs distinguer au loin quelques rideaux de lumière lunaire avec du sable passant dans ce monde souterrain.
Un véritable horizon se profilait devant elle, cette grotte était de la taille d’une ville entière au bas mot. Et cela ne semblait cesser. Regardant derrière elle et signalant à ses hommes qu’elle était saine et sauve, elle remarqua et remercia le ciel d’être tombé sur une cavité en flanc de paroi. Sa chute ayant été finalement une sorte de longue glissade sans qu’elle ne s’en rende compte. Si elle avait mis le pied dans l’un de ses trous que la tempête rendait invisible, et qu’elle voyait au loin, la chute aurait été plus rude, et mortelle.
Elle remarqua ensuite qu’en bas de cette grotte coulait un courant d’eau moyen. Elle n’aurait pas appelé cela une rivière, mais c’était également trop large à ses yeux pour être un ruisseau. De sa position, surélevé d’une vingtaine de mètres contre la falaise ou elle était, elle pouvait observer, et même apprécier cette vue que peu avaient surement du voir, de manière générale. Ce genre de paysage n’étant pas monnaie courante.
Elle put ensuite voir au loin, des sortes de routes, ou de chemins. Des zones linéaires, aplaties et ou les lumières se faisaient plus nombreuses. De sa première interrogation qui était portée sur le ou les auteurs de cet ouvrage, elle se demanda bien également par quelle magie les flammes des bougies et des torches qu’elle distinguait pouvaient encore bruler. Elle déduisit alors que quelqu’un vivait en ces lieux. Ce qui la fit redoubler de vigilance.
Descendant de leur perchoir, le groupe posa le pied sur une route, qu’ils suivirent alors sans trop vraiment savoir où ils allaient. La jeune femme, une main posée sur le pommeau de sa rapière, regardait de l’autre le papier qu’elle avait encore. Sur celui-ci, un croquis dessiné de manière baveuse et sombre décrivait l’endroit où elle était, mais aucune autre indication n’était donnée. Elle le garda a portée de main, mais elle se trouvait quelque peu perdue. Pas d’autres indications, pas de chemin à suivre dans les possibilités qu’offraient cet immense lieu.
Cependant, la comtesse remarqua une chose. La forme globale de cette grotte était non pas ronde, ou égale ni même inégale. Elle était orientée de manière allongée, comme une goutte d’eau. Elle avait pu remarquer ça grâce à l’endroit où elle était tombée, presque au centre et au fond de cette goutte. Les falaises au loin semblaient se rétrécir pour peut-être se rejoindre droit devant elle, à plusieurs centaines, voire milliers de mètres de là. Ce n’était qu’une mince conjecture basée sur peu de choses, mais l’aristocrate décida donc de marcher vers cette hypothétique pointe, ou elle espérait trouver quelque chose.
Voilà maintenant une heure déjà qu’elle avait pris sa décision, marchant avec son escorte sur le qui-vive. Comme un bruit lointain, tous pouvaient entendre le vent battre la surface, la tempête se fracasser sur la surface. Ici et là, certains trous dans le plafond qui était en fait le sol de la surface laissaient échapper du sable de manière régulière. Si bien que des tas de sables, plus ou moins grand, témoignant du temps passé, s’étaient formés dans la grotte. L’un d’eux, placé juste au-dessus de l’un des cours d’eau, avait créé une sorte de barrage naturelle que le courant avait dépassé, créant ainsi un léger bassin d’eau ou l’on pouvait y tremper ses pieds jusqu’au chevilles.
L’atmosphère ici-bas était humide et froid. L’humidité ruisselait en fines gouttelettes le long de certaines parois. Même le sable qui n’était pas en contact avec l’eau était assombri de cette humidité. Depuis leur chemin, qui était a priori le plus central de tous, le groupe pouvait apercevoir au loin, à flanc de falaise, une autre route, allant dans la même direction. De l’autre côté, le sol était plus irrégulier, jonché de bougies en plus grand nombre également. Ces bougies qui intriguaient toujours la comtesse et le reste de la troupe. Finalement, après cette longue marche, deux colonnes de pierre furent aperçues au loin par l’un des gardes. Effectivement, tel l’entrée d’un antique site, deux colonnes de pierres surmonté d’une large barre rectangulaire de pierre demeuré vierge se tenaient la, environ trois cent mètres d’eux au-delà d’une légère côte. Terminant ainsi leur route, ils purent voir ce que la monté leur avait caché. Un escalier. Un escalier de pierre, au pied de ces piliers, s’enfonçant encore plus profondément encore dans les entrailles de la terre.
Comme une invitation à visiter les enfers, ou rencontrer quelques sombres divinités, la comtesse Scarlett passa outre ses craintes et appréhensions, et descendis au fond de cette caverne. Suivis de son escorte, elle descendit une à une les marches, sans torches. Elles trouvaient encore leur lumière auprès de dizaines de bougies jonchant les deux côtés des escaliers. A plusieurs reprises la femme manqua de tomber sur ces marches humides, les flammes des bougies ne réussissant pas à assécher toute l’intégralité de la pierre mouillée. A mesure que le groupe s’enfonçait dans la roche, le calme se faisait de plus en plus présent. Le vide était de plus en plus lourd. Plus aucun bruit ne se laissait entendre. Même la respiration de chacun semblait atténuée, tout comme leurs pas. Une impression étrange envahis le corps de la comtesse. Elle fut alors prise d’un sentiment qu’elle n’aurait pu qualifier. Comme quelque chose traversant et parcourant son corps à mesure qu’elle descendait ses marches qu’elle ne comptait plus tant cette descente semblait longue, elle entrait peu à peu dans un état bien étrange.
Arrivant finalement au bas des escaliers, une entrée dénuée de porte se présenta directement à eux, et juste après celle-ci, une petite grotte où siégeait en son centre un rocher de taille moyenne. Il était éclairé par la lumière directe de la lune, à travers un trou dans le plafond de la grotte, presque net.
-(Nous avons dû descendre des dizaines de mètres...non, même plus que ça…comment de la lumière de la surface peut-elle….)
Ses pensées s’interrompirent alors pour fixer des yeux l’objet qui était incrusté dans la pierre. Entourée de roche qui semblait comme avoir « couler » autour de l’artefact, justifiant ici un âge très ancien, la femme s’approcha de celui-ci, sortant en même temps son carnet. Elle regarda alors le croquis qu’elle avait fait, le dépliant, et le comparant à l’objet dans la pierre. Elle comprit alors pourquoi la tribu semblait si effrayé. Le dessin qu’elle avait effectué était assez ressemblant à l’original. Mais ce qu’elle ne comprenait pas, c’était justement cette peur envers l’objet, l’artefact. Elle était inconnue et incompréhensible de la jeune femme qui porta lentement sa main vers celui-ci.
-(Pourquoi une sorte d’amulette effraierais quelqu’un…surement une croyance de la part de ces indigènes…)
Approchant alors sa main de la grande pièce de métal, qui arborait une flamme à l’intérieur d’un disque sculpté de quelques imperfections, elle effleura alors du bout de ses doigts la surface glacée de l’artefact. Au premier contact de sa peau, à peine eu-t-elle touché l’amulette, qu’une foule de vision envahirent alors son esprit. Horde dévastatrice submergeant son esprit jusqu’à son âme, poussant un cri couvert par le bruit que la colonne de lumière qui était apparu au contact, jaillissant à travers le trou qui éclairait la pièce, la femme se tenait alors droite, le corps entièrement tendus, les membres presque écartés, son bras libres se raidissant frénétiquement avec ses doigts se crispant à répétition. Ses yeux devinrent entièrement blancs, comme si son corps allait imploser de lumière, tandis que l’esprit de la jeune femme subissait une pression semblable.
Des visions se déplacèrent dans son esprit. Des centaines en quelques secondes, voire des milliers. Elles avaient l’impression de vivre des rêves de manière effrénée, sans arrêt, mais à une vitesse dépassant toute entendement. Elle vit alors des maisons de bois en feu sur des pages a la rondes, des rivières baignées de sang, des torrents de flammes se déverser dans les rues, emportant tout sur leur passages. Elle vit, entrecoupée de ses séquences plusieurs visages à répétition. Une femme aux cheveux noirs, un œil en forme d’horloge, fusil en main devant un brasier, riant aux éclats. Une autre dans un paysage de praire, coupant ces scènes de massacre, habillée d’une robe étrange, blondes, des yeux d’un bleu éclatant. Elle vit alors des scènes de combat à n’en plus savoir quoi faire, des armées entières se combattant, et une femme ressemblant à celle a l’œil d’horloge. Une femme plus vieille qu’elle, également avec de longs cheveux noirs en une grande queue de cheval, et un œil doré et orné d’une horloge, se battant avec d’autres femmes, notamment une autre femme, armée d’un long sabre, celui que le chevalier Shinken avait décrit. Une magnifique lame, aussi belle que le corps qui la maniait, ses cheveux roux se mariant aux flammes des combats.
La secousse fut si forte que des roches tombèrent du plafond de la grotte, et qu’elle se fit ressentir dans l’esprit de certains. Alors encore en service, miss Anyerius s’effondra d’un coup au sol, la vaisselle qu’elle avait sur son plateau se brisant en tombant avec le reste de son corps. Une autre personne, dormant a poings fermés, son visage reposant sur le torse de son mari, ouvrit alors les yeux d’un coup sec, se relevant rapidement, ses yeux se troublant. Elle ne dit rien sur le moment, avant de prendre un air plus sombre, plus sérieux.
-(….)
Le lendemain de cette journée, le salon était plus agité qu’à son habitude. En cette journée au ciel grisaillant, tous et toutes parlaient alors de cette immense colonne lumineuse que presque tout le monde avait pu distinguer. Depuis les frontières de l’empire, des centaines d’habitants avaient pu voire cela.
-Et moi je vous dis que c’est un phénomène divin !
Appuyait alors Lady Ecleasia, une tasse en main qu’elle tenait aussi fort que ses convictions sous l’air embarrassé de miss Anyerius, tandis que le chevalier Shinken n’en croyait pas un traitre mot.
-Allons bon ! Un phénomène divin ! Pourquoi pas la déesse Mokou descendu des cieux !
-Et pourquoi pas ?
-Tout cela est ridicule.
-Alors comment l’expliquez-vous ?
-Je ne l’explique pas, mais vous n’avez aucune preuve censée pour votre farfelue théorie.
-Il en va de même pour toute les autres, chevalier.
Dit alors Sir Kobayashi.
-Pour le moment, il n’y a aucune preuve, pour aucune de ces théories. Ni aucune autre.
-J’espère que la comtesse n’était pas proche de cette chose quand c’est arrivé. Elle ne nous a pas dit ou elle allait…
-Aucune peur à avoir pour la comtesse. Je suis sûr qu’elle va bien.
C’était l’avis général de toute l’assemblée. Et, tandis que le salon conjecturait toujours sur cette mystérieuse colonne lumineuse qui avait transpercé le ciel, la principal origine de celle-ci se retrouva étendue au sol, se réveillant d’un coup en prenant une grande inspiration, comme suffocante. Se relevant d’un coup, la femme qui avait encore des yeux écarquillés reprit peu à peu du souffle, s’appuyant contre la grotte pour ne pas tomber à nouveau. Elle voulut alors passer sa main libre sur son visage, mais la sentit crispée. Regardant celle-ci, elle vit alors l’amulette qui était à l’origine encastrée dans la roche, tenue de sa main. Sur le moment, elle lâcha alors prise, laissant tomber dans un lourd bruit métallique la pièce, faisant quelques pas en arrière pour s’éloigner cette chose.
Elle fixa l’objet au sol de longues minutes durant. Non pas paralysée par la peur. Pas totalement. Mais surtout par une appréhension, si grande qu’elle en venait à penser que même regarder l’artefact pouvait être dangereux. Car elle se rappelait de tout. Ses visions, son cri, et a moindre mesure, de ce que tout cela avait déclenché autour d’elle. Elle regarda d’ailleurs aux alentours et ne vit pas ses hommes. Elle pensa simplement que ses lâches avaient fui sans lui porter assistance.
Elle se remémora alors à nouveau, mais d’elle-même cette fois-ci, tout ce qu’elle avait pu voir en touchant cette amulette, tout lui était encore plus ou moins clair. Faisant quelques pas en avant vers celle-ci, elle approcha à nouveau sa main, mais de manière bien plus appréhensive. Finalement, en femme de haut rang, elle porta sa paume entière sur l’amulette, serrant les dents de crainte. Après quelques instants, elle constata que rien ne s’était passé. Aucun changement corporel, pas de vision ou de lumière jaillissante. Amenant la main qui tenait l’artefact devant son visage, elle scruta cette étrange et large pièce, ornée d’un disque contenant une flamme forgé. La pièce récupérée, elle s’en retourna alors vers les escaliers pour sortir de cet endroit, n’ayant pas remarqué, trop occupée après tous ces évènements, les cinq petits tas de cendre disposés dans la grotte, alors encore fumants.
A Yudanel, l’effervescence était également présente dans les quartiers de l’état-major. Les principaux officiers et généraux étaient en pleine réunion, animée par les diverses actions à prendre et les récents évènements. Tous se turent alors en se levant de leurs sièges quand les grandes portes s’ouvrirent pour laisser entrer la Duchesse. Celle-ci se plaça rapidement à sa place, en haut de la grande table, s’asseyant avec en face d’elle, tout au bout, le Duc Thousand.
-Venez en au fait, messieurs.
-Très bien Duchesse…Les derniers rapports des troupes envoyés pour défendre nos convois ont fait état d’une première résistance qui a ensuite cessé une fois les principaux foyers matés. Il n’y avait rien de nouveau à ajouter jusqu’alors, mais l’apparition de cette lumière dans le territoire de la royauté a semblerait-il forcer le roi à mettre ses plans en suspens, et nos espions ont fait remarquer plusieurs mouvements de troupes vers les déserts du pays. Ils n’ont pas encore put nous dire ce qu’il s’y passe avec précision.
-La pièce de Lune a été trouvée.
Déclara alors simplement et sèchement la souveraine. A cette phrase choc, toute l’assemblée resta véritablement choquée et effarée de cette nouvelle.
-Impossible…
-Nous sommes perdus…
-Comment ont-ils put ?!
-Du calme. La pièce a certes été trouvée, mais rien ne prouve pour le moment qu’il s’agisse de quelqu’un de l’empire. Nous savions que cela pourrait arriver. Mais rien n’indique qu’il s’agit d’un soldat ou d’une personne très proche de la royauté. Il pourrait s’agir d’un simple paysan, voyageur, ou que sais-je. Surtout que selon l’apparition de cette colonne lumineuse, les agents sur place, ainsi que les scientifiques de Yudanels ont pu voir qu’elle est apparue dans une zone assez lointaine de toute ville ou zone habitée.
-Cela peut aussi être une expédition du roi pour chercher l’artefact !
-Il est vrai. C’est une possibilité également. Quand bien même le cas viendrais ou la pièce de Lune serait utilisée par l’ennemi, nous avons également une pièce. Vous n’êtes pas sans le savoir.
-Utiliser la pièce Solaire ou Lunaire pourrait plonger ce continent dans une guerre interminable. Il n’est pas recommandé d’en faire usage. De plus seul un héritier de l’une des treize familles peut avoir le pouvoir de les activer. Un héritier direct.
-Du moins c’est ce qu’on a toujours avancé pour le moment.
Rétorqua la femme au duc. Liant ses mains, elle posa ses deux coudes sur la table et cacha le bas de son visage devant ses doigts liés, pensive.
-(Oui, nous avons toujours pensé et il a toujours été écrit que seul l’une des héritières ou héritier direct de l’un des treize clans peut réveiller l’une des pièces…Mais dans ce cas-là, qui a réveillé la pièce Lunaire… ? Celle que nous recherchons ? La descendante directe des Mayuri ? Non…alors…)
Elle ferma ses yeux, se plongeant un dernier instant dans ses pensées avant de reprendre.
-La priorité actuellement est d’assurer la stabilité de Yudanel. Si jamais la pièce Lunaire venait à être utilisée, je m’en chargerai personnellement. Le roi a eu le tort de nous attaquer de manière évidente malgré le fait qu’il nie son implication. Sa seconde erreur a été de déplacer une partie de son armée vers les régions reculées de son empire. Cela sera sa dernière erreur. Général, une attaque éclair et massive lancée dans les plus brefs délais contre le pays nous permettrait de briser comme du papier les lignes de front, prendre toute les régions frontalières pour repousser celles-ci et continuer ainsi jusqu’à prendre défense au retour du gros des troupes, il me semble. Ai-je tort ?
-C’est effectivement vrai, Duchesse…
-Cependant, il ne faut pas non plus agir avec hâte. Et je ne tiens qu’à rentrer en guerre que si l’état-major est d’accord avec cela. Remettre Yudanel en état de guerre nous replongera dans nos heures les plus sombres…et ce n’est pas une décision à prendre à la légère. Mais le temps joue également contre nous. Vous avez jusqu’à demain matin pour me donner votre réponse. Agissez dans l’intérêt de tous, et pour la pérennité de notre peuple.
Acheva-t-elle en se levant de son fauteuil, provoquant par la même occasion le levé de l’assemblée.
-Je suis sincèrement désolée de ne pas pouvoir rester pour prendre avec vous cette décision…mais je dois justement m’occuper de la pièce lunaire, dans la mesure actuelle de mes capacités.
-Nous comprenons Duchesse. Laissez-nous l’honneur de murir un choix.
Elle hocha alors la tête à l’assemblée, quittant ensuite la pièce pour laisser son état-major statuer du futur sort de la cité toute entière. Ouvrant la porte pour sortir, elle vit son mari commencer a la suivre. Elle lui fit signe de la main, calme.
-Reste avec eux. Ton avis est important. Sois ma voix.
-Très bien.
Sortant de la salle, elle quitta ensuite la région militaire pour rejoindre sa demeure, marchant accompagnée de Zayin. A ce moment de la journée, le ciel commençait légèrement à se dégager. Aucun bruit ne demeurait, excepté les naturels sons ambiants de la nature, ainsi que leurs pas sur les allées de gravier.
-Crois-tu que cela soit la bonne solution ?
-Madame ?
-La guerre.
-…Ce roi ne cache que d’une fine couche de paillette son envie de venger la défaite que nous avons infligée à son père. Je pense que cela aurait-été inévitable. Alors autant prendre l’ascendant aussi vite que possible.
-Que penses-tu des récents évènements concernant la pièce Lunaire ?
-Je ne sais pas quoi en dire, madame. Les faits sont trop peu nombreux.
-Tous craignent qu’un héritier soit dans les rangs ennemis…
-Il est vrai que si la puissance de la pierre Lunaire était utilisée contre nous, cela aurait un impact. Peut-être est-ce un signe de l’héritier.
-Si tant est qu’il s’agit bien de lui.
-Madame ?
-La pièce Lunaire est une source de pouvoir inversé. Altéré. Les treize clans n’ont pu utiliser que la pièce Solaire. Tout ce qui concerne la pièce lunaire n’est que conjecture. Si la pièce Solaire exige un descendant direct pour être activé, pouvons-nous en dire autant de son opposé ? Car en temps qu’opposé, les méthodes d’activation devraient l’être aussi, si l’on suit cette logique.
-Vous pensez qu’un autre procédé doit être mis en place pour la déclencher.
-Je l’ignore. Tout ce que je sais, c’est que si cette pièce est à nouveau utilisée comme sa jumelle, ce continent aussi deviendra un champ de bataille. Et nous n’aurons définitivement plus d’endroit où aller.

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