Ce soir-là, plusieurs personnes étaient justement de sortie. Des balles, fendant l’obscurité de la nuit de leur vitesse, sur leurs montures galopant à toute vitesse. Deux d’entre elles se dirigèrent justement vers la demeure de Sir Desquen. Demeure situé non loin d’un quartier de plaisance de la ville, les femmes eurent une facilité plus grande encore à forcer son accès. Accompagnée de Yud Bet, Hei se mit alors à fouiller la demeure. Commençant par le rez-de-chaussée, Yud Bet se chargea de l’étage que la demeure avait. Fouillant chaque rangement, chaque armoire et rangement de toutes pièces, la femme entendit alors la voie de sa collègue l’appeler. Montant à l’étage pour la rejoindre dans un bureau, dont l’accès était donné par un étroit couloir, elle fit grincer la porte en l’ouvrant un peu plus, voyant sa collègue observer papiers et lettres à la lueur de la lune. Le lit de la pièce était défait, et personne ne se trouvait dedans.
-Tu as trouvés quelque chose ?
-Pas pour notre mission, mais j’ai quelque chose en rapport avec le salon, ma sœur.
Elle se mit à balayer du regard lettres et articles, parfois contenant quelques dessins et croquis avec elles. Peu à peu, l’esprit de la femme se teinta d’une animosité sans pareille, qu’elle ne montra absolument pas. Reposant les lettres, elle regarda sa collègue.
-Rien d’autre ?
-Rien d’autre.
-Dans ce cas allons-y. dépêchons-nous.
Alors que pendant ce temps, dans cette nuit encore inachevée, Zayin, galopant avec deux autres femmes, deux autres balles, arrivèrent au niveau d’une voiture défendu par deux hommes et conducteurs armés. Piètre résistance qui se fit écraser par deux des trois cavalières, tandis que la dernière grimpa à la place des conducteurs, immobilisant la carriole sans mal. Ceci fait, les deux autres femmes ouvrirent chacune les deux portes de la voiture, contenant dans celle-ci un homme, épée en main, vaine défense face à ces armes.
-Comte Kyuubei. Balle numéro sept, Zayin, veuillez m’excuser.
Une excuse qui fut accepté avec le tranchant de la lame, sectionnant la vie de l’homme qui demeura allongé dans sa voiture. Et alors que le sang coulait dans la campagne et la nuit, c’est à la lueur du soleil levant que la duchesse lut les deux rapports cote a cote, posés à côté d’une tasse d’infusion qu’elle reposait à après chaque gorgées. Devant elle, Zayin était debout, droite, presque au garde a vous, fixant la femme dans les yeux dès qu’elle la regardait.
-Des tendances poussées pour les enfants ? Comme…un amour pour la jeunesse ?
-Pas exactement madame. Un amour, au sens premier du terme, et…physique, au vu de ce que nous avons retrouvé chez lui.
Se figeant un quart de seconde, la jeune femme arbora un léger air stoïque en reposant le rapport.
-Oh, je vois. Cela pourra nous être utile en temps voulu. Bien joué, Zayin. Toi aussi, je veux dire, pour ta mission.
-Vous avez trop de bonté, madame.
Se levant de table, elle laissa la place aux servantes qui débarrassèrent la table. Suivis par Zayin, la femme marcha dans le long couloir alors ouvert par ce beau temps et cette douce chaleur, laissant voir le grand étang abrité par quelques saules. Le calme était roi ici, les femmes débarrassant la table faisant le minimum possible de bruits, laissant le bruissement des feuilles envoyer un son presque omniprésent de douceur. Même la balle, s’adressant à sa maîtresse, prit une voie atténuée.
-Avez-vous des choses de prévues aujourd’hui, madame ?
-Quelques une oui. M’y accompagneras-tu ?
-Avec honneur et plaisir madame.
Une fois préparée, la jeune femme sortit alors de la grande demeure, située à elle seule dans un grand et paisible parc. Toute la cité semblait assez verdoyante et paisible de part cette verdure et cette grande nature. Une cité moderne mais qui ne rompait pas avec ses liens originels a la nature. Prenant une voiture avec Zayin, accompagné de la balle Het, elles partirent toute les trois, la dernière conduisant la voiture.
-Maintenant, la ville est protégée par sept balles et plus une seule. Hei a du faire un grand effort.
-Oui. C’est vrai.
- Zayin, Het, Tet, Yud, Yud Aleph et Yud Bet.
-Et Hei.
-Malgré tout ce qu’elle a enduré, elle n’a pas déviée de sa trajectoire. Fruit de votre formation, marié à l’œuvre de mon cher Thousand, je suppose.
-Hei est une femme très forte. Une balle, une lame infroissable qu’on ne peut pas rompre facilement.
-J’ai pu voir cela à travers le rapport de son infiltration dans le domaine Kyuubei. Elle n’a pas hésité.

-Puis-je changer de sujet, madame ?
-Mh ? Qu’y a-t’il ?
-Je me disais simplement que pour votre première venue a Yudanel, vous n’avez pas été très enjoué malgré votre…fuite vers la cité. Vous reprenez les affaires comme si de rien n’était. Pardonnez mon impolitesse, ce n’est pas à moi de vous juger et…
Ses excuses furent coupées par un rire de la jeune femme, doucement masqué par sa main gantée. Elle était amusée de la façon de faire de sa balle lorsqu’elle parlait. Mais cela n’était pas propre à elle. C’était quelque chose que toutes les balles avaient en elle, avec leur courage et leur force. Un respect sans borne pour leur maitresse couplé à une grande humilité envers elle.
-C’est tout à fait normal. L’on pourrait me prendre pour une mère indigne couplé à une dirigeante froide, mais a vrai dire…je suis impressionnée, et effrayée en même temps par cette cité. Cette ville bâtit pendant mes conflits sur le continent, pour notre arrivée…ou devrais-je dire, notre fuite. Et, je dois bien l’avouer. Elle est somptueuse, au-delà de tout ce que j’espérais. Mon mari, avec les six balles, a fait un travail dépassant toute mes espérance, et celles de ma mère aussi j’en suis sûr. Alors, quand je vois tout cela, bien qu’une reine ne devrait pas dire cela, je suis vraiment effrayé par tout cela. Voir toute ces personnes, mon peuple, sauvé, et unis à celui de ce monde, dans une paix qui n’était plus qu’un lointain souvenir dans mon esprit. J’ai encore l’odeur du sang et de la poudre dans les narines. Sentir l’odeur des pâtisseries sortant des échoppes est une sensation bien étrange pour moi. Mais lorsque j’ai revu ma fille….quand j’ai revu le visage de ma petite Okami, que je n’avais pas vu depuis dix ans…j’étais vraiment brisé au fond de moi…elle a tant grandie, et je n’ai pas pu le voir. Quel visage j’ai eu auprès d’elle me suis-je alors dit. Je me lui laissé porter par mes émotions comme de rares fois, trop effrayée justement pour affronter avec mon masque de dureté habituelle les choses.
Elle sentit alors une main la couper dans ses paroles, qu’elle finissait à chaque reprise. Zayin saisit alors noblement l’une de ses mains avec les siennes, regardant la femme dans les yeux de la manière la plus sincère qui soit.
-Ces sentiments sont tout à fait normaux madame, et sont d’ailleurs tout à votre honneur. Quelle mère et reine ne serait pas effrayée a l’idée de voir tout cela.
-…Oui, sans doute huhu…quoi qu’il en soit, le monde ne cesse pas de tourner malgré ma venue, et je dois justement reprendre la tâche de mon mari, qui a assuré une régence de manière fort admirable.
-Absolument madame.

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