Répondit-elle en suivant Sir Desquen. Tous deux prirent alors une voiture pour se rendre jusqu’à sa demeure, tandis qu’a quelques pages de la, une autre femme descendit de la sienne. La Duchesse Tokisaki, accompagnée de Zayin arriva devant une grande galerie d’art ou les attendait sur les premières marches de l’escalier de l’entrée une femme, un carnet en main. Les quelques salutation faites avec la femme qui se trouvait être la conservatrice du musée national de Yudanel, toute les trois rentrèrent dans la grande galerie, au toit de verre éclairant de sa douce lumière les deux murs ou siégeaient de grandes toiles de maîtres, de différentes tailles et époques selon les salles. Rangées par catégories. Pour la venue de la femme, la galerie avait été fermée pour toute la journée, réservant ainsi la vue exclusive de ces œuvres à la Duchesse. Marchant toute les trois à travers les grandes salles éclairées par la lumière naturelle, elles finirent par s’arrêter alors dans l’une d’elle, a l’ambiance plus tamisé du fait de ses deux petites fenêtre de chaque côtés de la pièce, qui était composé d’un riche parquet de bois vernis, tout comme ses murs, d’un bois sculpté et très bien entretenu. Les tableaux de cette pièce étaient pour leur part des tableaux de paysages, verdoyants et ensoleillés.
Les trois femmes s’arrêtèrent alors devant l’un d’eux. Mesurant environ deux mètres de haut sur quatre de large, il décrivait une grande prairie verdoyante, jalonnée de champs et ou, sur la gauche, baigné par un ciel orangé d’un soleil couchant, se tenait une très jolie et grande demeure, garnie de colombages noir ressortant sur ses murs blancs. Sur la droite, un grand saule se tenait penché, abritant une scène de faune, un renard chassant quelques bulots. La toile dégageait une agréable atmosphère, et participait à celle de la pièce ou elle était exposée. La conservatrice du musée se plaça alors en avant du tableau, le montrant au trois femmes. Le regard de la conservatrice du musée de Yudanel se fit alors plus attentif.
-Voici la toile que votre conservatrice souhaitait voir de plus près. « Coucher de soleil sur la prairie ». Peinte par Selsid, elle a été une des rares toiles de paysages de l’empire à avoir été conservée juste avant la guerre, et a l’avoir traversée dans un état parfait. Une des rares pièces montrant les décors de notre pays tels qu’ils étaient.
Les explications et descriptions picturales et historiques faites, la Duchesse regarda sa conservatrice, la gérante du musée leur laissant la parole.
-Qu’en pensez-vous très chère ? Je pensais que c’était un levé de soleil personnellement.
-Eh bien, pas vraiment, le terme de « coucher » désigne justement la fin de l’époque dans laquelle l’œuvre et Selsid la voyait. Une sorte de pressentiment à la fin de son mouvement pictural et...Enfin, je le trouve sublime.
Cette explication coupée courte, face à cette toile, la Duchesse resta devant le tableau quelques instants avant de se tourner et se diriger vers une autre œuvre.
- Achetez-le. Entreposez-le. Je compte sur vous pour qu’il soit dans la prochaine exposition au musée national de Yudanel.
-Bien madame.
Se stoppant devant une autre toile, ou elle lut la description qui était placée à côté de celle-ci sur une petite table, elle regarda ensuite la conservatrice d’un sourire narquois.
-Vous exposez également des faux ici ?
-Des faux… ?
Ne comprenant pas sur le moment, la femme rejoint la Duchesse qui regardait alors un petit tableau de nature morte, un sourire en coin. Croisant les bras, elle regarda la toile d’un air amusée.
-Cette toile est antidatée. La date affichée correspond à l’année d’emprisonnement de l’artiste. C’est sa sœur, de mémoire, qui lui apporta les objets qui sont sur cette toile, dans sa cellule et il peint ensuite ceci le jour de sa sortie, cinq and plus tard. Toile qui a été ensuite offerte à sa mère et vendue à un marchant dont l’échoppe a brulée, ainsi que la toile. Je serais très étonnée d’être devant l’original.
A cette anecdote historique, la femme demeura alors interdite, ne sachant quoi dire. Erreur involontaire ou supercherie ? N’ajoutant rien de plus, la Duchesse partit alors, suivis de Zayin, faisant un léger signe de main.
-Je vous laisse régler les menus détails avec ma conservatrice. Merci de cette entrevue.
Le soir arriva sur l’empire. Alors que tous commençaient à rentrer chez eux, préparant leur demeure et leur souper, certains étaient encore à la tâche. Assise confortablement dans sa voiture, la Duchesse, en face de Zayin, regardait l’amulette qu’elle avait depuis le début du voyage. Zayin, le voyant bien, se permet de prendre la parole.
-Je devrais surement refaire une prière ce soir, pour l’héritière.
-Sans quoi ces incendies reprendraient.
-Mh. Les messages du Duc faisaient état cependant d’un réel pyromane…une chance pour masquer l’arrivée des pouvoirs de l’héritière, mais un souci pour savoir si c’était elle, ou non.
-Pourtant vous ne faisiez que cela, coupée en retraite presque uniquement pour apaiser ces forces.
-Oui, mais la réaction fut plus violente que je ne le pensais…je m’attendais à un tel pouvoir, mais je pensais pouvoir canaliser cette énergie à moi seule…une erreur de ma part. Après tout, qui suis-je moi et ma force, héritière des Tokisaki, face à a la force des Mayuris.
-Votre pouvoir est cependant impression, madame. Ne vous sous estimez pas.
-Je ne me sous-estime pas, Zayin. Je suis maîtresse de tout adversaire ici. Mais une personne sur ce continent peut me défaire. Et c’est elle que je recherche, ironiquement.
-Vous n’avez toujours pas d’informations sur l’identité de cette personne.
-Mis à part que c’est une personne qui fait partit de ce salon, pas vraiment. Je sais qu’elle est du premier salon, et pas du second qui a été créé.
-C’est assez maigre en effet.
-Mah, nous trouverons cette personne en temps voulu…
Acheva-t-elle finalement. Et, alors que la voiture passait dans une rue ou se trouvait plusieurs demeures au jardin placés derrière celle-ci, les blancs rideaux de l’une d’elle ne furent pas de trop pour masquer le déroulement d’un enseignement que la Duchesse avait eu sous les yeux quelques jours auparavant, sous forme littéraire. Pas assez transparents pour laisser voir clairement l’intérieur de la pièce, mais pas assez opaque non plus pour tout masquer, ne laissant voir que quelques formes pour discerner ce qui se déroulait alors dans cette chambre.
Mais alors que la nuit ne faisait que commencer pour certains, d’autres la débutait également sur les des activités éreintantes. C’était le cas de notre détective et Lady Myuu, arrivée dans la grande cité de Yudanel depuis quelques jours maintenant. Ayant prévenu le salon de son départ et de son exploration de la cité, elle avait, tout comme Sir Koba, fais quelques constat non négligeables sur cette cité état, qui était également à ses yeux, incroyablement utopique, malgré sa position entre deux pays qui, à côté de toute les avancées que cette « ville » avait, paraissaient drastiquement sous-développés, surtout sur le plan social.
Alors attablée dans un petit restaurant fort sympathique, dans une des rues du quartier marchand qu’elle ne quittait que rarement tant l’ambiance lui plaisait, de par son activité de nuit comme de jour, la diversification des échoppes et des produits et le bonheur des habitants, elle regardait à travers la fenêtre un marchant décharger les étoffes de sa charrette qu’il recevait encore à cette heure pourtant proche de la fermeture de la majorité des échoppes, laissant le relais a d’autres enseignes comme celle où elle était.
Elle était tant absorbée dans ce qu’elle voyait qu’elle ne vit pas la serveuse lui apporter son repas, ni même indiquer a un homme arrivant au loin la table ou elle se trouvait. Elle ne sortit de sa torpeur psychique qu’en voyant sur le côté de sa vue cette forme humaine prenant place en face de son siège. Elle demeura alors interdite en voyant la personne s’asseoir en face d’elle. De longs cheveux blancs presque platine, des yeux jaunes, presque dorés par la maladie, un visage angélique, une expression des plus aimante, voir glauque, elle se retint alors d’hurler au scandale face à elle.
-….Ansyre ! Que diable fais-tu ici ? C-comment m’as-tu retrouvé ?!
-Ce n’était pas une mince affaire crois-moi…héhé.
-Je travaille la ! Fiche le camp !
-Allons…ce n’est pas très gentil pour ta chère et tendre non ?
-Chère et tendre ?! De rien du tout oui ! Part d’ici ! Je suis occupé et je n‘ai pas le temps pour tes sottises !
-Sottises tu dis ? Pourtant, je sais que tu adorais ça à l’époque huhu…
A cette remarque, la jeune détective, se retint de donner du poing, sur la table, ou sur la personne qui était en face d’elle, prenant ses couverts et commençant à déguster son repas.
-Je ne vais même pas prendre la peine de t’écouter, j’ai d’autres choses plus importantes à faire…
-Pour venir ici je me doute bien…je me demande simplement quoi.
-Ce ne sont pas tes affaires…
-Allons, je sais que je finirais par le savoir, et toi aussi…Il reste à savoir si tu prendras la version courte pour épargner tes nerfs ou non.
-A moins que je ne demande à un serveur de te faire sortir d’ici.
Rétorqua-t-elle d’un air assassin en le pointant de son couteau à bout rond. A cela la femme face à elle fit signe de ses deux mains a sa comparse de se détendre un peu plus.
-Enfin, sois civilisés…je veux simplement savoir sur quoi mon amour travaille.
Après un ultime soupir, Lady Myuu continua son repas, daignant répondre à la requête de la femme.
-Une enquête. On m’a demandé de récolter des informations sur une sorte de tueuse, ou de mercenaire. Je ne sais que peu de choses en plus. A part une brève description. Mais les quelques pistes me mènent dans cette cité.
-Oh, je comprends mieux ! Peut-être une sorte d’ordre secret que le duc a mis sur pied héhé.
-Mah, plus rien ne pourrais m’étonner je pense, après deux jours passés ici. Tout semble si parfait en comparaison de l’empire que je doute moi-même de cette cité. Je finis par croire que le duc cache justement un terrible secret comme un massacre d’enfants dans sa cave, ou je ne sais quelle autre prix atroce pour cette si belle utopie.
-Ou bien tu es trop paranoïaque avec ton métier.
-C’est justement mon métier de l’être. Est-ce que tu te rends compte un peu ? J’ai pu rentrer dans toutes les boutiques, y compris les échoppes à boissons, seule, et on m’a accueilli en souriant et me servant ! Et quand je me suis arrêté dans la rue au milieu d’un croisement, deux gardes sont venus m’aider à trouver ma route directement ! Cette cité a poussé la sécurité a son paroxysme.
-Et c’est mal ?
-Je ne saurais le dire…
-Quand on voit ce qu’il se passe chez nous, je me demande bien…
-C’est sûr que si l’on considère la chose sous cet angle, Yudanel et le pays parfait pour vivre. Ce qui expliquerai d’ailleurs le grand nombre d’étrangers ici…Mais même pour ça, il n’y a aucune discrimination, ou elles tendent à être réduites au minimum et sanctionnées.
-Effectivement, je viens juste d’arriver pour te retrouver, mais je dois dire qu’il fait bon vivre ici…
-Quoi qu’il en soit, tu as intérêt à disparaitre, je compte tenter quelque chose de plus sérieux ces prochains jours, et je ne veux pas que tu me mettes de bâtons dans les roues.
A cette phrase, la curiosité de la femme fut piquée, mais elle cacha celle-ci en se levant de table, prenant alors un air indifférent.
-Bien bien, je ne voudrais pas que tu loupe ton contrat et finisse à la rue par ma faute…
-Merci de ta sollicitude.
Dit-elle sur un ton agacée et soulagée de la voir se lever. Continuant son repas, sa comparse remis son manteau, s’approcha de la femme et lui déposa un léger baiser sur la joue avant de repartir, laissant Lady Myuu avec son expression outrée et révoltée de cette action unilatérale. Après être revenue à ses esprit, là encore, elle constata que les quelques regards qui se posèrent sur elles disparurent bien rapidement, a son grand soulagement.
-(Même pour cela ils sont en avance...ou bien…)
La nuit passa, laissa place au jour, et le jour aux activités revenues à la normale. La fin du temps d’écriture de Lady Syoko toucha à sa fin, et c’est tout naturellement qu’elle revint, accompagnée de sir Desquen pour le présenter alors au salon. La comtesse Kyuubei, maintenant revenue avec son nom de femme, était à nouveau présente, appelée Comtesse Rémilia. Alors tous assis confortablement dans leurs fauteuils, tous s’apprêtaient alors à écouter le premier jet que la jeune fille avait préparé et murit pendant plusieurs jours, épaulée de son nouvel ami, sir Desquen. Le regard désormais changé de la jeune fille se posa alors sur les feuilles qu’elle tint de ses deux mains. Son visage, semblant alors plus terne, se renferma un peu plus, et ses lèvres froides s’entrouvrirent, laissant sortir sa douce voie, inchangée, ondulée par quelques remugles de sentiments dont une seule personne surement en savait la cause.
Son essai fut alors bel et bien perçu comme un éloge de l’idéologie Kutao vénérant leur déesse Mokou, commençant par un bref historique de la naissance de cette idéologie aux racines à la fois si profondes et à la fois si mystérieuses, insondables par leur incroyable souplesse. Mais finalement, ce n’est pas ce qui la préoccupa le plus. Car son écrit, sous les yeux peu à peu effarés de l’assemblée énonça alors nombre de crimes de guerres et méfaits pervers ou dépravés commis par les Kutaos durant la dernière guerre qu’ils eurent connut.
Fusion d’éloge et de satyre, elle trouvait dans ses mots de la beauté là où le crime n’en trouvait pas dans les actes. Une seule personne, outre le lecteur, semblait aimer cette idée, avec certains passages précis, contrairement à d’autres pris en grippe. Proposant alors une écriture de femme mure et approuvée par un homme tout aussi sage, elle présenta alors la société Kutao comme symbole de superbe dépravation, mariant subtilité dans la nudité et grossièreté dans les mœurs pourtant voilés d’un doux veston de bonnes manières.
Cet éloge au visage satyrique et violent eu le don de choquer passablement l’assemblée, brossée dans le sens d’un poil qui fut plus doux grâce à la douce et veloutée plume de la jeune fille, demeurant presque inchangée sur cet aspect.
Que ne fut pas la réaction de l’assemblée, qui ne sut ou se situer sur cet écrit, outrant de par son fond, mais magnifique dans sa forme, subtil assemblage d’une blanche robe sur un cadavre. La plus outrée dans cela sembla être la gouvernante, miss Anyerius. Le seule prenant partit plein pour la défense de la jeune fille fut immédiatement le seigneur Desquen. Finalement portée par son âge et son sens de la répartie, l’écho négatif de cet écrit retomba, avec son sens positif. Et l’accord commun décida que cet écrit servirait d’inspiration plutôt que de première publication, jugé trop offensant pour être amené au public sans causer de troubles. Cet épisode passé, les calmes et ordinaires journées du salon reprirent. Lady Ecleasia, toujours amourachée de sir Skyfor, restait ardemment attachée à lui.
Quelques changements furent alors perçus cependant envers la comtesse Scarlett. Sa façon de penser fut alors radicalement changée. Personne ne savait exactement les effets concrets de ce changement, mais force était de constater que depuis la mort du Comte Kyuubei son mari, la femme se laissait moins aller vers la sympathie naturelle, et tendait plus à serrer la main pour la froideur et l’amicalité tout juste cordial. Sans pour autant changer nettement de comportement envers les membres du salon, l’on pouvait voir dans son regard, dans son comportement et l’aura qu’elle dégageait que quelque chose était changée. S’étant rapproché de plus en plus du capitaine Onykan, elle avait finalement développé une relation assez étroite avec lui, pour le convaincre, après un service rendu, de rendre les patrouilles dans la ville plus fréquente, et même laisser en faction aux alentours de son château quelques hommes pour garantir la sécurité des lieux.
Alors en chemin pour rendre visite à ladite Comtesse, le chevalier Shinken remarqua qu’une certaine agitation s’opérait devant les grilles de son château, ouvertes nettement en cette chaude après-midi. Traversant les grandes plaines de ses terres, Il put alors voir le château entouré d’échafaudages et de travailleurs, venues en grand nombre, armés de pioches et de masses, tandis que depuis la grande porte du château, des charrettes de meubles entières sortaient lentement, quittant les lieux en emportant tableaux et meubles. On lui indiqua alors que la comtesse prenait le thé dans sa chambre. Se permettant de s’y rendre, il toqua et s’assis en compagnie de la jeune femme. Une tasse à la main à son tour, il ne put que la questionner sur toutes ces activités qu’il avait vues. Partout autour de lui, les travaux et les arts du bâtissage régnaient, donnant une ambiance de ville en pleine construction. La poussière dans l’air commençait à arriver, et quelques pierres étaient déjà au sol. Depuis la chambre de la femme, l’on entendait encore les ordres des contremaitres se donner, et l’homme avait croisé dans les couloirs des majordomes décrochant tableaux et chandeliers.
-Je ne pars pas, Chevalier. Je rénove.
-Vous rénovez ? Votre château ne vous convenait plus ?
-Trop de mauvais souvenirs me liaient à lui. Aussi, je vais le raser presque intégralement pour bâtir sur ses anciennes fondations une nouvelle demeure. Quelque chose me convenant au mieux.
-Peut-on savoir ?
-Je compte préparer un nouveau domaine. Un manoir, plus exactement. Sa taille devrait avoisiner celle du château, à laquelle j’étais habituée depuis tout ce temps.
-Je vois. De biens grands travaux en perspective. Ou allez-vous loger en attendant ?
-Ici même. Les ouvrier vont faire en sorte de me laisser un quartier a disposition pour y vivre de manière confortable, et une fois les premières parties du manoir achevée, je partirais vivre dans celles-ci pour leur laisser finir leur travail.
-L’ambiance ne va pas vous déranger ?
-Pas vraiment. Je pourrais ainsi mieux observer et admirer la construction de ma nouvelle demeure. Maintenant que j’y pense, vous ne chercheriez pas un nouveau travail de chevalier, très cher ?
-Hé ? Pas vraiment comtesse Pourquoi cette question ? Cherchez-vous à recruter ?
-L’on peut dire ça, oui.
-Puis-je en connaître la raison ?
-Navré, elle n’est connue que de mes employés. Mais rassurez-vous, rien de visible au premier abord. Aussi n’en parlez point au autres je vous prie.
-Comme vous le souhaiterez très chère. Cependant, pourriez-vous répondre à mon interrogation ?
-Parlez donc.
-Vous semblez passer moins de temps dans le salon, si je ne me trompe. Est-ce à cause de tous ces travaux ?
-En partie, oui. Mais je n’oublie pas de passer régulièrement, soyez en assuré.
N’osant en demander plus sur les motivations et les desseins de la jeune comtesse, il partit après avoir continué sur quelques sujets de conversations plus simples et banals. Dans la même journée, l’on apprit alors le départ de Lady Mashiro pour Yudanel. De moins en moins présente à la manière de la comtesse, elle annonça elle aussi des passages toujours réguliers, mais moins fréquents, occupée par quelques affaires familiales a Yudanel. De la même façon, le capitaine Onykan, occupé également par sa garnison depuis ses derniers échanges, fut moins présents au salon. En contrepartie, il amenait à chaque visites avec lui un livre écrit par un auteur Kutao peu ou moyenne connus, le faisant ainsi sortir du silence pour que son rayonnement devienne plus intense, a la lumière de ce salon, dont l’ouverture était désormais connus de toute la région, dépassant ses propres membres.
Car s’il est un aspect du salon que ses membres avaient tendance à oublier, c’était l’impact qu’il avait gagné à travers l’empire. Plus encore que le second créé par Lady Cora, que l’on ne voyait presque plus en celui-ci, ou en de rares occasions. En effet, ce lieu avait contribué à l’image actuelle du blason de la déesse Mokou et de ses croyants, les Kutaos. L’on en parlait parfois, ou passivement dans certains restaurants de basse comme de haute société. Certains passants venaient parfois toquer pour demander quelques informations, renseignés à merveille par la gouvernante des lieux. On assistait alors ici a une véritable renommée, un rayonnement donnant parfois lieu a quelques recherches de la part de personnes autrefois neutres, se penchant sur cette cause, y adhérents pour les meilleurs cas au grand plaisir de tous les membres du salon.
Mais si le positif demeurait, le négatif n’était pas en reste. Tout comme le chevalier Shinken avant eux, certains malandrins dont la seule occupation n’était que de faire de sombres activités aussi hautes que leur morale et leur intelligence, ils étaient éconduits par le capitaine Onykan quand il était présent, ou plus généralement par le Chevalier Shinken. Et quand cela ne suffisait pas, alors qu’un faucon demeurait dans les cieux, certain de ses malandrins apercevaient la mort de près, leur conscience et leur corps happés par une balle dans le dos, leur rappelant les bonnes manières.
Les salons Kutaos, ainsi protégés par leur membres et d’autres personnes, plus extérieurs a ces endroits, bénéficiaient d’une protection plus que suffisant pour calmer les quelques vagues arrivant jusqu’à leur fin sable, portée par un vent de bonne augure ou rumeurs et articles de presse sur eux était positifs, en partie du moins. Partant de clichés et images reçus, cette émergence de positivité envers l’idéologie Kutao était une bonne chose pour les salons et leurs membres.
Toujours dans l’optique d’apporter culture et richesse au salon, Lady Ecleasia était alors partit avec Sir Skyfor pendant une après-midi dans la grande bibliothèque de la capitale pour se documenter et se renseigner sur leur propre mouvement. Pensant avec raison que certaines informations pourraient être oubliées dans des ouvrages. La jeune femme avait emmené son homme aux rayonnages de mythologie, ce que l’homme ne comprenait pas vraiment directement. Assis face à elle, un vieil ouvrage entre les mains, il leva le visage vers sa bien-aimée, l’air peu assuré.
-Lady…pourquoi consultons nous des ouvrages traitant de mythologie et de légendes sur la déesse Mokou ?
-Je pensais en cherchant dans ces ouvrages à trouver des pistes sur les origines de notre religion. Même s des recherches ont déjà été effectuées je reste intéressée par le sujet.
-Mais ce ne sont que des légendes…
-Comment sont créées les légendes si l’origine de celle-ci n’existait pas ?
-Par l’imagination tout simplement.
-Sir Skyfor, vous êtes bien trop cartésien…Regardez plutôt cela !
-Mh ?
Prenant le livre que la femme fit basculer du côté de l’homme, il lut alors un ancien récit rangé avec les contes et légendes Kutaos. Prenant place dans une période ou l’homme ne savait même pas écrire, une relique conférant des pouvoirs proches de ceux de la déesse aurait été cachée sur le continent, avec la dépouille d’un homme aux pouvoirs sans limite. Cependant, le récit était alors annoté incomplet, la légende prenant fin de manière abrupte. Même l’introduction de cette légende, si l’on pouvait appeler ce court récit ainsi, semblait flou.
-Vous croyez à ce genre de fantaisies ?
-Cela fera toujours un sujet amusant de conversation pour le salon vous ne croyez pas ?
-En effet, cela sera toujours une bonne chose.
-Je me demande vraiment d’où viens avec exactitude cette déesse Mokou. Si cela se trouve, c’est un faux nom qu’on lui donne à tort !
-Allons, si c’était le cas il y aurait forcément au moins un ouvrage en faisant mention.
-Ou bien ce terme est un dérivé du premier, oublié au fil du temps et avec l’évolution du langage.
-Dans ce cas ce n’est qu’une suite logique et naturelle.
-Mais en connaître les origines reste intéressant vous ne pensez pas ?
-MMh…surement. Je me contente de voir ce que j’ai en face de moi.
A cette phrase typique de l’homme la jeune femme ne put s’empêcher de faire une petite moue avant de se lever de table, emportant avec elle livre. Le couple sortit alors avec l’ouvrage, le rapportant dans l’après-midi au salon, qui parla donc de cet ouvrage une fois sa présentation achevée. Les plus intéressés étaient Lady Ecleasia et la comtesse Scarlett.
-Cette légende est peu de chose, à dire vrai. Elle tient sur seulement une page simple, et les informations la mentionnant son minces.
Notifia cependant la comtesse de son calme quelque peu plus froid désormais.
-Il est vrai. Mais je l’ai trouvé cependant intéressante. Je n’ai pas pensé cependant à faire d’autres recherches sur cette amulette par exemple. Il y avait peut-être d’autres livres en parlant ensuite…
-Vous auriez pu chercher cela également.
-Navré héhé…
La comtesse précisa cela sur un ton quelque peu inquisiteur et intéressé. Elle voyait en cette légende, une ouverture. Aussi fine soit-elle. Elle chercha alors de manière presque passive ou désintéresser quelques ouvrages sur le sujet, trouvant peu d’informations supplémentaires.
Et alors que la nuit prenait ses marques sur cette partie du continent, une autre femme profita de celle-ci pour marcher furtivement dans les rues de Yudanel. Marchant a l’ombre des lumières, fuyant les endroits éclairés, elle approcha alors de la grande porte menant au secteurs des casernes de la cité, au centre de cette dernière. La ville coupée en trois zones circulaire, comptait les champs, les habitations et les baraquements des troupes, pour rendre la chose simple. Alors dans la seconde, elle tenta, se mariant a un groupe de garde rentrant de passer avec eux, tentative quelque peu grossière et surement désespérée. Quand la capuche du long manteau ou elle se cachait fut soulevée et sa marche arrêté par un fusil se plaçant devant elle, elle ne sembla même pas surprise.
-Peux-on savoir ou vous aller, Milady ?
-Eh bien, dans les quartiers militaire, cela se voit non ?
-Cette zone est interdite au civils qui ne sont pas munis d’un laissé passer.
-Ah…je savais que j’aurais dû le prendre. Je l’ai oublié chez moi malheureusement. La femme qui travaille ici doit déjà m’attendre a l’heure qu’il est. Vous la connaissez surement, une belle rousse, grande, froide…
-Vous devez avoir son nom dans ce cas. Comment se nomme-t-elle ?
A cette question, le visage de la femme se ferma. Elle demeura alors interdite. Et, se voyant déjà incarcérée, savant la justice de cette cité bien moins flexible et corrompue que celle de l’empire, elle senti un grand soulagement en entendant une voie familière, bien que ne comprenant pas pourquoi elle entendait celle-ci maintenant.
-Ah, te voilà ma chérie !
Se retournant alors, elle put voir arriver au pas de course la femme qu’elle avait éconduite de son dernier souper au restaurant en sa « compagnie ». Reprenant sa respiration, elle regarda alors le garde, demeurant droit comme une statue, un sourire idiot et coupable au visage.
-Je vous présente mes excuses pour ma femme. Elle a dû vous causer quelques ennuis. Elle était persuadée qu’Emilie serait là, mais elle fait encore son tour de garde.
-Emilie ? Serad ?
-C’est cela ! Elle a dû vous demander de la voir, je suis désolé.
-Mais Emilie Serad n’est pas rousse. Et votre….femme a demandé à voir une femme rousse.
Regardant Myuu d’un air faussement amusé mais que même la détective put croire véridique, elle prit alors son bras en la tirant vers la sortie.
-Qu’est-ce que tu es encore allé raconter toi ahah ! Allez viens, je l’ai vu il y a un instant a peine. Je suis encore désolée du dérangement qu’elle a pu vous causer ! Merci de l’avoir retenu, on part vite !
Dit-elle en récupérant la femme. Toute les deux, elles partirent alors sous les regards méfiants, gardant leur visage baissé, emplis de comédie. Une fois assez loin, Myuu regarda alors la femme qui n’était autre que Lady Ansyre, venant de sauver d’une fin surement plus regrettable la ravissante détective.
-On peut savoir comment tu as eu ce nom ?
-Les gardes d’ici sont très gentils, et au contact des habitants. J’ai papoté un peu avec eux et j’ai obtenu un nom. Mais elle n’était pas rousse…j’ai failli craquer a cette remarque.
-Ne t’attends pas à ce que je te remercie pour ça. Je me débrouillais très bien sans toi.
-C’est ce que j’ai vu « chérie ».
Cette fois-ci, la femme ne s’emporta pas, rougissant même au contraire quelque peu. Déviant son regard, elle s’écarta quelque peu d’elle.
-Arrête avec ça…
-Héhé…je sais que tu adores ça.
-Tu n’en sais absolument rien !
-Pourtant tu t’arranges toujours pour que je vienne te sauver haha.
-Je ne le fais pas vraiment exprès pour que tu viennes me sauver, comme tu dis.
-Mah mah, si tu le dis. Mais bon, j’espère qu’on officialisera la chose autour d’une table et pas d’une cellule.
-Il n’y a rien du tout à officialiser ! T-tu ne m’attires pas du tout !
-Tu as été très naturel pourtant dans ton rôle de femme en détresse tout à l’heure.
-Avais-je le choix ?
-On peut dire ça…et tu as fait le bon.
Rétorqua alors la femme, juste après avoir volé un semblant de baiser, profitant de l’occasion ou Lady Myuu se tourna vers elle, avant de partir à la hâte en laissant la femme interdite, au coin d’une rue. Alors qu’a plusieurs pages de la, certains se sentaient moins concernés par ces nouvelles recherches, profitant plus simplement de leur plaisir, comme c’était alors le cas de Sir Desquen, continuant à faire l’éducation de Miss Syoko a la lueur d’une bougie posée sur le chevet du lit.

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