Question légitime trouvant sa réponse dans les fumées des explosions de poudre au loin, visible depuis la cité-état, au beau milieu d’une plaine, à la lisière d’une forêt. Alors que des centaines de corps de l’armée royale jonchaient la prairie, un nouvel éclair depuis une colline se fit voir, suivis d’un lourd bruit de canons qui laissa place à celui de l’explosion qui arriva en bas des plaines, déchiquetant les derniers survivants agonisant alors. La fumée se dispersa sous les gallots de la cavalerie qui traversa la fumée. Femmes armées de leurs longues et brillantes épées, poussant leur monture jusqu’à leur vitesse maximale, quatre groupes distincts se formèrent, tous sous l’égide du premier, plus en avant. Sur le cheval de tête qui traversa alors la forêt suivis du reste des combattants, Yud, balle de Yudanel. Elle regarda alors sa seconde de la cavalerie de la cité, d’un regard aussi dur que la main qui serrait la lanière de sa monture, et d’une voie forte et affirmée.
-Je ne veux aucun survivant ! Que tout le monde suive la formation. Je veux mater ces chiens de royalistes avant l’après-midi pour rapporter la tête de leur colonel à Dame Tokisaki !
-Ha !
Sortant de la forêt à vive allure, la troupe composée de quatre équipes de vingt-cinq chevaux chacune fit face à un grand feu de barrage donnée par les canons, suivis de tirs de mousquet. Baissant le visage en observant derrière elle quelques chevaux et femmes tombé au sol de par les explosions ou les balles, elle regarda sa seconde en serrant son épée.
-Prenez la tête de l’équipe ! Divisez-vous en deux et attaquer les flancs ! Je me charge de les attaquer de face !
-…Ha !
Voulant contredire cet ordre quelque peu suicidaire, l’officière n’en fit rien et obéit aux ordres. Le groupe commença alors à se scinder en deux, tandis que Yud resta bien face à son ennemi. Relevant un peu plus le buste, elle ramena son sabre vers elle, bien droit face à son visage.
-Je suis le soleil qui illuminera votre mort. Je suis la lame qui vous libérera de vos péchés. Je suis la fin de toute chose. Je suis le métal qui ne rouille pas après la mort. Balle numéro dix, Yud. Veuillez m’excuser.
Cette présentation faite, la femme se baissa alors pour ne pas prendre de tir de mousquet que l’armée ennemi donna, ayant rechargé leurs fusils. Les canons alors occupés à pivoter pour essayer de viser le gros des troupes, la femme eu le temps de se réfugier à mi-chemin, ayant descendu de son cheval tué par les balles, derrière un rocher pour esquiver la nouvelle réplique de balles. Elle ne s’arrêta pas. Elle avait calculé de ne pas cesser sa course, se baissant simplement sous le rocher pour en sortir l’instant d’après et fondre sur les rangs ennemis.
L’officier commença à dire au soldat de sortir leurs épées. Ordre trop tardif, alors que la femme prit appui sur le crâne de l’un des soldats de la première ligne accroupi pour sauter au-dessus du peloton entier. Alors que la seconde ligne tenta de l’arrêter, elle saisir le mousquet de l’un des soldats rechargeant, lui cognant le menton au passage avant de le retourner, le tenant par le bout du canon. Elle fit un large mouvement circulaire qui balaya celui qui tentait de la viser avant d’effectuer un tour sur elle-même pour abattre la crosse de son fusil en plein visage dudit tireur.
Récupérant son épée qu’elle avait jetée en l’air pour avoir les mains libre, elle poursuivit sa course à travers les rangs serrés de l’ennemi, rangeant son sabre. Un des soldats tenta de la prendre de corps à corps. Peine perdue pour cette pauvre âme qui se prit son propre fusil en plein visage, avant de se le faire arracher des mains et prendre la balle qu’il avait chargé. Personne n’était en mesure de tirer sur la femme, trop proche à chaque fois de l’un des soldats et ce, malgré les ordres enragés de l’officier, la voyant se rapprocher dangereusement.
Les deux premières lignes étaient passées. N’en restait alors plus que deux autres. Heureusement pour elle, elle put profiter de l’attaque de la cavalerie sur les deux flancs pour faire les quelques pas qui séparait la deuxième ligne de la troisième. Se baissant pour esquiver une attaque plongeante d’épée de l’un des soldats, elle pivota sur elle-même en sortant à mi cercle son épée, tranchant la tête d’un coup net et vif du soldat en se repositionnant de face, continuant sa course. Un nouveau soldat se présenta à elle avec son unité désordonnée, trop occupée à donner de la tête à gauche puis à droite, voyant cette furie arriver, et entendant déjà les chevaux se précipiter des deux côtés. Alors seul à tenter un coup d’épée, la femme le dévia littéralement d’un coup de poing sur le côté de la lame, la faisant fondre à côté d’elle, avant d’enchaîner son coup par un tranchant de son épée qui égorgea l’homme. S’étant à nouveau tourné pour trancher la peau de son ennemi, elle profita de son bras encore levé et dans un axe d’attaque pour porter un autre coup au soldat qui allait l’attaquer de dos, lui tranchant le ventre de manière transversale. Jambes et bras écartés après avoir finis ce mouvement, elle fit un arrêt d’environ une demi seconde avant de porter un grand coup de poing au fusil équipé d’une baïonnette sur ruant sur elle, avant de trancher à nouveau le corps de l’homme qui attaquait en deux.
Puis le regard de la femme se fixa sur sa cible. Un homme juste derrière la dernière ligne qu’elle venait d’atteindre. Tuant presque sans regarder un autre soldat qui se jetait sur elle d’un mouvement quasi instinctif de sabre, elle mit ses yeux de fer sur cet homme, qui croisa également le regard de la balle. La femme, comme dédaigneuse, ou éprise d’un sentiment que l’homme ne comprit pas du tout, la vit partir de côté, reprenant sa course en se précipitant sur un canon éteint, non loin.
Alors que l’officier, commençant à sentir sa vie, et la victoire gravement menacée, donnait des ordres de plus en plus précis et précipités pour stopper cette balle, la femme prit appui sur la roue du support du canon, puis un dernier appui sur le canon directement avant de sauter dans un grand saut depuis celui-ci. Elle allongea alors son bras de la manière la plus souple et précise possible, laissant son épée s’échapper de ses doigts pour partir droit dans l’épaule gauche de l’officier qui la reçut sans pouvoir contrer, tombant de sa monture. Elle venait de franchir la dernière ligne.
S’approchant ensuite de l’officier, les deux cavaleries se rejoignant dans son dos pour écraser les dernières résistances royalistes, elle ne courait pas. Elle marchait, calme, droite, endurcie. Elle regarda l’officier tenter dans un ultime recours de lui tirer dessus avec son pistolet, déchargé. Elle retira l’épée de son épaule, pour remettre l’homme debout, sur ses deux genoux, et lui trancher la tête sans sourciller.
La terre retomba, et la poussière s’échappa. Le regroupement terminé, et les blessés évacués, la cavalerie se remit à cheval. Yud s’approcha de la sous officière.
-Et maintenant ?
-Les ordres étaient de prendre cette zone…nous l’avons fait bien rapidement, mais c’est fait. Nous devons attendre les fantassins de l’armée régulière pour prendre la ville qui se trouve a quelques pages de là.
-Bien. Combien de pertes ?
-Pour le moment, nous avons douze chevaux tués, neufs cavalières tués et treize blessées.
-C’est encore trop…
Marmonna-elle alors. Elle releva alors le visage vers le sous-officier, sans rien ajouter à ce rapport.
-Assurez-vous de ramener les corps des défuntes, pour les obsèques et leurs familles.
-Ha.
Cette bataille donnée était l’une des nombreuses qui avait déchiré le front depuis le début de la matinée. Fort d’une organisation implacable, lancé sur les rails d’un état d’alerte proclamé dans la nuit, la frontière Yudanélienne s’était avancé de plusieurs dizaines de page en quelques heures, si bien que les deux villes de la royauté sous son contrôle étaient maintenant assez éloignées des lignes du conflit. Le front royaliste avait été percé de part et d’autre. L’artillerie fauchant le gros des troupes, suivis de la cavalerie qui finissait la tâche en transperçant les lignes ennemis partant maintenant en débâcle totale, avait bien accompli sa tâche.
Alors occupée devant une grande table jonchée de carte et de plans, la Duchesse Tokisaki se retourna pour se diriger vers un autre plan de travail, plus mécanique. A sa droite se trouvait son mari tandis qu’à sa gauche, tenant quelques plans dans sa main, se tenait un jeune homme, lunette sur le nez. Face à la femme se trouvait un casque, modèle épuré et simple, fait d’un matériau ferreux. A côté de celui-ci, un long mousquet était disposé, équipé d’un canon plus long que la normale, entièrement métallisé ou en tout cas recouvert de métal. L’aspect du métal brossé lui donnait un air plus sombre et quelque peu plus « racé » que ses cousins aux couleurs boisés. Sur le dos du canon, une grande lunette était fixée, une croix noir peinte sur le bout de celle-ci. Quelques munitions étaient disposées à côté de lui. Kurumi saisis alors de ses mains gantées l’une d’elle. C’était une balle de métal, taillé en pointe, de la taille d’un petit doigt.

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