L’après-midi se passa, et Lady Ecleasia quitta le salon plus tôt avec sir Skyfor, décidant passer du temps avec l’homme plus intimement. Et la jeune femme lui formula ce souhait, l’emmenant avec elle jusqu’à un grand parc longeant une petite rivière qui passait aux abords de la ville. En cette saison commençant à devenir de plus en plus chaude, les premiers promeneurs et couples arrivaient en ces lieux, mais les environs étaient encore relativement calmes et propice à une ballade amoureuse, loin de tous regards. Une ombrelle dans ses mains, la femme tenait de son autre bras celui de sir Skyfor, marchant à pas calmes et doux le long de la rivière. Le cours d’eau apportait au couple sa fraicheur aquatique, venant contrecarrer la chaleur se faisant de plus en plus lourde.
-Vous vouliez discutez ma Lady ?
-Pas particulièrement. Je souhaitais simplement être proche de vous, dans un cadre plus privé. Prendre quelques temps pour moi et vous, loin des yeux et des voies d’autrui.
-Vous semblez d’une humeur quelque peu romantique, ma chère.
-C’est peut-être vrai, qui sait.
-Craignez-vous une quelconque influence extérieure ?
-Je crains surtout un certain manque de temps de votre part à mon égard.
-N’ayez aucune crainte à ce sujet dans ce cas.
Lui répondit-il en portant la main de sa moitié à ses lèvres, qu’il déposa délicatement sur la peau de celles-ci. Ce que la femme apprécia grandement dans un léger sourire.
-Au fait, avez-vous de la famille à Yudanel ?
-Non. Pourquoi cette question ?
-Je ne craignais simplement pour votre entourage et votre moral si tel était le cas. Malgré les dires de Lady Mashiroo, il n’en reste pas moins que cette sorte de grande ville est en guerre contre tout un pays.
-C’est certain. Mais s’ils ont gagné une première fois, ils peuvent sans doute refaire cet exploit.
-Je rejoins le chevalier sur ce point. Je me demande vraiment par quelle manière cette cité qui à l’époque ne devait pas aussi être bien développée a pu réussir un tel exploit.
-Allez savoir. Leurs officiers et stratégies de batailles doivent être vraiment supérieurs pour pallier l’écart de force. Ils doivent disposer de grands esprits.
-En effet oui.
-Mais trêve de tristes discussions. Que désirez-vous avoir pour le souper ?
-Déjà à penser à cela ma chère ?
-Il le faut bien, si je veux tout vous préparer à la perfection.
-Je vous ai pourtant dit, et je réitère ma formule, que je peux préparer le souper moi-même si vous le désirez.
-Si vous préparer vos mets aussi bien que vous gardez votre demeure rangée, je préfère les préparer moi.
-…Vous n’avez surement pas tort haha.
-Ne penseriez-vous pas qu’il serait préférable que je vienne d’ailleurs vivre chez vous ?
-Chez moi ?
-Ah. Chez vous.
A cette proposition, sir Skyfor se tut alors. Il ne savait pas vraiment quoi répondre a cette demande. Cette proposition de la part de Lady Ecleasia l’enchantait, mais il ne savait pas non plus comment interpréter ou prendre cela. Vivre avec la femme qu’il aimait ne le dérangeait pas, au contraire. Pourtant, il ne pouvait pas se résoudre totalement à répondre positivement.
-Cela méritera en effet que l’on s’y penche.
-S’y pencher seulement ?
-Je ne voudrais pas me précipiter.
-Voilà déjà un moment que vous me tenez cette ligne. Ne pensez-vous pas que l’heure est à l’initiative.
-… Laissez-moi jusqu’à demain pour vous donner ma réponse éclairée sur la chose, ma chère. Je vous assure que vous aurez mon bon jugement.
-Très bien. Comme il vous plaira.
Carglia, cité au nord de l’état royal. Depuis cette grande ville de plusieurs dizaines de milliers d’habitants, une ligne de front s’étendait à travers tout le pays, tout ce qui se trouvant derrière la ville de l’est à l’ouest étant envahis et sous le contrôle de Yudanel. La ville était entièrement aux mains de l’armée Yudanéliene, et sous chaque entrée donnant sur le reste du front, des barricades se formaient. Les soldats réguliers érigeaient barricades et palissades de bois devant les entrées. Les pièces d’artilleries étaient placées aux points les plus ouverts et les plus grands, pour un angle d’ouverture maximum. Perchée sur le haut de la tour de l’église de la ville, Zayin regardait à travers une longue vue le paysage au loin, et surtout l’armée royale qui approchait au pas. Juste derrière elle se trouvait Het, huitième balle.
-Alors ? Ils arrivent ?
-Oui. On les voit a l’œil nu. Je regarde la composition de l’armée. La nuit qui arrive s’annonce rude.
Effectivement, le soleil les couchait sur les plaines qui entouraient la ville. Tout autour de celle-ci, des unités de tireurs embusqués étaient éparpillées pour dégrossir les rangs ennemis à distance, hors de la ville et ainsi semer la confusion. Un bois se trouvait a quelques pages plus à l’est, ou le régiment de cavalerie attendait les ordres pour sa sortie. Situé sur terrain plat, Zayin s’étonnait de voir encore arrivé d’autres troupes des plaines. Elle n’en distinguait pas le bout, et la prairie était presque entièrement rougie par les tenues des soldats. Avançant tous en lignes coordonnés, créant plusieurs groupes rectangulaires, Zayin baissa sa lunette peu à peu, et regarda Het.
-Envoie un aigle dans les lignes arrière. Que tous les renforts disponibles viennent nous aider. Is leur de prévenir l’état-major que les armées semblent être revenus sur le front. En tout cas, un vaste mouvement se fait sur cette ville.
-Ils sont nombreux ? Zayin ?
Remettant devant elle sa jumelle, elle constata que le flot ne cessait de grandir. Alors que les premières lignes étaient stoppées, le reste des hommes ne cessaient pas d’affluer.
-Cela doit être au minimum un groupe d’armée. Cette ville va devenir un front à elle seule. Het, hâte-toi.
-Ha !

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